Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Macron est une “anomalie” de l’Histoire pour Marion Maréchal
Par Public Sénat
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Emmanuel Macron est une "anomalie" de l’Histoire dans le contexte d’une montée des partis nationalistes, estime l’ancienne députée Front national (devenu en juin Rassemblement national) Marion Maréchal, qui se défend pourtant de replonger "dans le bain" de la politique.
Le président français est un "soubresaut", une "anomalie" de l’Histoire et "une incroyable machine marketing. Il voudrait être Justin Trudeau (le Premier ministre canadien, NDLR), Barack Obama et le général de Gaulle", affirme dans Le Parisien de vendredi l’ancienne élue du Vaucluse qui lance cet automne à Lyon une école de sciences politiques fer de lance d’un "combat culturel" ultra conservateur.
"Mais on ne peut se draper dans la solennité de la fonction présidentielle, jouer au silence gaullien pendant l’affaire Benalla, et puis faire des DAB avec l’équipe de France. Il (Emmanuel Macron, NDLR) est victime de son +en même temps+ et ça finit par rendre la chose illisible", ajoute la jeune femme de 28 ans, nièce de Marine Le Pen, la présidente du RN.
Quant à Laurent Wauquiez, le président du parti Les Républicains, dont le discours emprunte beaucoup au RN, "il joue les premiers de la classe, mais ça ne marche pas", estime-t-elle, jugeant que si le commissaire européen Michel Barnier, ou le responsable LR Jean Leonetti, devait conduire la liste LR aux élections européennes, l'un comme l'autre ne serait "pas charismator".
Marion Maréchal, qui a gommé le nom Le Pen sur les réseaux sociaux, se défend pourtant de revenir en politique. "Je n’ai aucune envie de me remettre dans le bain", dit-elle, fustigeant le monde politique et "son cirque médiatique" , et "je n’ai pas envie que mon école soit perçue comme un sas du RN".
Elle affirme enfin qu’elle va porter plainte contre les journaux people qui l’ont montrée cet été avec son compagnon, un influent théoricien de la Ligue italienne de Matteo Salvini, Vincenzo Sofo.