Macron, le « Gaulois réfractaire au changement » et l’identité
Emmanuel Macron s'est amusé mardi à comparer les Danois, "peuple luthérien" ouvert aux transformations, et les Français, "Gaulois...

Macron, le « Gaulois réfractaire au changement » et l’identité

Emmanuel Macron s'est amusé mardi à comparer les Danois, "peuple luthérien" ouvert aux transformations, et les Français, "Gaulois...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron s'est amusé mardi à comparer les Danois, "peuple luthérien" ouvert aux transformations, et les Français, "Gaulois réfractaires au changement", revendiquant des identités à la fois nationale et européenne.

Evoquant devant la communauté française au Danemark son admiration pour le modèle danois de "flexisécurité", il a admis que les différences culturelles entre Français et Danois ne permettaient pas de le répliquer à l'identique.

"Il ne s'agit pas d'être naïf, ce qui est possible est lié à une culture, un peuple marqué par son histoire. Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n'est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement ! Encore que ! Mais nous avons en commun cette part d'Européen qui nous unit", a-t-il plaisanté.

Une sortie qui rappelle sa petite phrase de l'été 2017 sur les Français qui "détestent les réformes".

Mais le président français estime avoir réussi depuis son élection à provoquer un "changement culturel" chez les Français qui "ont retrouvé le goût du risque", a-t-il déclaré devant le patronat danois.

Les réformes en cours "ne sont pas techniques mais constituent une transformation culturelle", a-t-il plaidé. "Vous verrez la France transformée par son peuple. Les gens changent d'état d'esprit, ils sont beaucoup plus ouverts au risque".

Comme en réponse aux nationalistes qui, de la Hongrie à l'Italie, le désignent comme leur adversaire principal, Emmanuel Macron a aussi tout au long de sa visite au Danemark beaucoup parlé d'identité.

Dans un sorte de "en même temps", il a défendu la place des identités nationales mais qu'il veut combinées à un attachement à l'Europe.

Il a approuvé le Danemark pour être à la fois "complètement ouvert au reste du monde et attaché à sa culture propre". "La France aussi est profondément attachée à sa culture, à ses valeurs, cette identité profonde et complexe, qui s'est toujours pensée dans l'universalisme. Mais la France n'a jamais été elle-même en étant fermée au reste du monde", a-t-il plaidé.

Dans la même veine, il avait déjà lundi, lors de son discours devant les ambassadeurs, applaudi le "retour des identités des peuples".

"Ceux qui croyaient à l'avènement d'un peuple mondialisé se sont profondément trompés. Partout dans le monde l'identité profonde des peuples est revenue. Et c'est au fond une bonne chose", avait-il déclaré.

Mais il reste convaincu que l'identité est toujours faite d'interactions.

Interpellé mardi par une étudiante danoise sur l'avenir des identités en Europe, il lui avait répondu, provocateur : "le vrai Danois n'existe pas, il est déjà Européen. Même votre langue n'est pas seulement le danois, elle est part de la langue européenne".

"C'est vrai aussi pour les Français", selon lui.

"La famille royale danoise en est un cas magnifique, ce n'est pas qu'une histoire danoise", avait-il souri, allusion à la princesse Mary, née en Australie, et au défunt prince consort Henrik, né en France.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Macron, le « Gaulois réfractaire au changement » et l’identité
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Macron, le « Gaulois réfractaire au changement » et l’identité
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le