Macron propose à Poutine des solutions d’urgence sur le sort d’Oleg Sentsov

Macron propose à Poutine des solutions d’urgence sur le sort d’Oleg Sentsov

Le président français a fait vendredi "plusieurs propositions" à Vladimir Poutine afin de "trouver de façon urgente une solution...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Le président français a fait vendredi "plusieurs propositions" à Vladimir Poutine afin de "trouver de façon urgente une solution humanitaire" pour le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, détenu en Russie et en grève de la faim depuis près de trois mois.

Emmanuel Macron a fait part au téléphone à M. Poutine de son "inquiétude alors que l'état de santé de M. Sentsov semble se dégrader dangereusement", selon un communiqué de la présidence française.

Le cinéaste de 42 ans, un opposant à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, est "prêt" à mourir, a déclaré vendredi son avocat Dmitri Dinzé au site d'information Meduza. Il a "mis sa vie en jeu pour sauver la vie des autres, pour ses idéaux, pour son pays", a-t-il ajouté.

Mercredi, sa cousine, Natalia Kaplan, avait indiqué qu'Oleg lui avait écrit dans une lettre sentir que la fin était "proche".

"La situation n'est pas simplement mauvaise, elle est catastrophique. Oleg m'a transmis une lettre via son avocat. Il ne peut presque plus se lever. Il écrit que la fin est proche et il ne parle pas de sa libération", avait-elle écrit sur Facebook.

Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de privation de liberté pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès qualifié de "stalinien" par l'ONG Amnesty International.

Il a entamé sa grève de la faim le 14 mai.

De son côté, le chef de l'Etat russe "s'est engagé à répondre" aux "propositions" faites vendredi par M. Macron, a annoncé l'Elysée dans son communiqué, qui ne précise pas la teneur des propositions faites.

Le Kremlin a confirmé aux agences de presse russes que le sort d'Oleg Sentsov avait été évoqué pendant l'entretien.

Peu après la diffusion du communiqué de la présidence française, le Service russe d'application des peines a signalé que deux membres de la commission de surveillance publique des prisons, Paraskovia Filant et Bogdan Vassiliouk, avaient rendu visite vendredi à Oleg Sentsov.

- "Accroître la pression" -

Au cours d'une conversation avec les membres de la commission, M. Sentsov "ne s'est plaint de rien", assure cet organisme dans un communiqué.

Selon la même source, "Oleg Sentsov a refusé d'accepter la proposition des membres de la commission publique de se faire transférer dans un hôpital municipal, expliquant qu'il ne se considérait pas comme un malade".

Selon sa cousine, le cinéaste refuse son transfert dans un hôpital civil de peur de ne pas survivre au trajet.

Le président français avait déjà plaidé plusieurs fois en faveur d'Oleg Sentsov auprès de Vladimir Poutine.

Il lui avait parlé de son cas en mai pendant leur rencontre à Saint-Pétersbourg, puis lui avait adressé un courrier pour "lui faire part de sa vive préoccupation sur l'état de santé du cinéaste et lui demander de réagir rapidement".

Il lui en avait reparlé le 15 juillet au Kremlin, avant la finale du Mondial-2018. Le porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux, avait estimé le 10 juillet que "les droits élémentaires" de la défense d'Oleg Sentsov n'avaient "manifestement pas été respectés".

La porte-parole de la diplomatie ukrainienne Mariana Betsa a appelé les Occidentaux à "accroître la pression sur la Russie pour le faire libérer".

D'autres gouvernements occidentaux ainsi que de nombreuses personnalités, comme l'écrivain américain Stephen King et l'acteur américain Johnny Depp, ont appelé le Kremlin à le libérer.

La Cour européenne des droits de l'Homme a quant à elle demandé fin juillet à la Russie d'administrer "des soins appropriés" au cinéaste.

Vladimir Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko avaient évoqué en juin au téléphone un éventuel "échange de prisonniers" entre les deux pays, mais cela ne s'est pas concrétisé.

Dans la même thématique

Macron propose à Poutine des solutions d’urgence sur le sort d’Oleg Sentsov
5min

Politique

Européennes 2024 : après le discours d’Emmanuel Macron, Olivier Faure veut saisir l’Arcom au nom de « l’équité » entre les candidats

Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le