Macron serre les rangs après des premiers remous dans sa majorité
Le président Emmanuel Macron a effectué mardi soir une visite surprise auprès des députés de sa majorité, en tentant de les...

Macron serre les rangs après des premiers remous dans sa majorité

Le président Emmanuel Macron a effectué mardi soir une visite surprise auprès des députés de sa majorité, en tentant de les...
Public Sénat

Par Marc PRÉEL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Le président Emmanuel Macron a effectué mardi soir une visite surprise auprès des députés de sa majorité, en tentant de les rassurer et de les maintenir soudés, après l'apparition de premières divergences dans le large bloc présidentiel.

"Il n'y a pas de caporalisme ici, il n'y a pas d'ordre jupitérien, comme diraient certains", a assuré le chef de l'Etat, en référence à ses propres mots devenus célèbres, tenus en octobre 2016, lorsqu'il avait défendu l'idée d'un "président jupitérien". Il était passé à l'improviste à une réunion des députés REM et MoDem organisée par le ministre Christophe Castaner au secrétariat d'Etat des relations avec le Parlement.

"Gardez cette culture du respect mutuel et du travail avec le gouvernement, parce que ce sera en soi un changement profond par rapport à ce qui a été vécu ces dernières années", les a-t-il enjoints.

Le chef de l'Etat, qui a insisté sur le mot d'"exigence", les a encore appelés à garder comme "boussole" ce "qu'attendent les gens" et "ce qui est bon pour le pays".

"Je ne vous le cache pas, il y aura des débats difficiles, ils seront budgétaires, ils seront humains. Il faudra trancher entre deux solutions et choisir le moindre mal", a-t-il reconnu, "mais il faudra toujours avoir ça (cette boussole, ndlr) présent en tête".

De premières divergences sont apparues ces derniers jours entre les positions de la majorité REM-MoDem et celles de l'exécutif.

Jean-Jacques Bridey, président REM de la commission de la Défense de l'Assemblée et conseiller défense d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, "regrette" ainsi le "choix" d'imposer 850 millions d'euros d'économies au ministère de la Défense en 2017.

Des divergences existent aussi au sein de la majorité sur le texte du projet de loi sur la "confiance dans l'action publique", notamment sur le devenir de la réserve parlementaire ou des futures règles de fonctionnement des frais des députés.

La fin de quinquennat Hollande, devenu l'anti-modèle des premiers mois de la présidence Macron, avait été fragilisée par des "frondeurs" socialistes.

La venue du président Macron intervient alors que certains membres de son entourage veulent éviter l'émergence de "frondeurs" macronistes.

- L'exécutif présent en force -

Outre le chef de l'Etat, le gratin du nouvel exécutif était présent mardi soir à l'Hôtel de Clermont, à un jet de pierre de Matignon, pour une réception à huis clos dont quelques participants ont fait fuiter des vidéos sur Twitter.

Etaient présents le Premier ministre Edouard Philippe et plusieurs membres du gouvernement, selon les photos de ces participants: Muriel Pénicaud, Agnès Buzyn, Frédérique Vidal, Laura Flessel, Benjamin Griveaux, Julien Denormandie, Brune Poirson, Jean-Baptiste Lemoyne...

Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy ainsi que les présidents des groupes REM, l'ex-ministre Richard Ferrand, et MoDem, Marc Fesneau, encadraient les troupes de la majorité.

Le chef de l'Etat a notamment appelé ses soutiens à se montrer actifs et "faire remonter" des idées.

"Il y a une exigence commune, mais après c'est à vous de la réinventer, avec des idées que vous ferez monter", a lancé le chef de l'Etat aux nombreux participants.

"Cette exigence, cette éthique de l'action, je crois que c'est ce qui nous caractérise, c'est ce qui nous a mis là, avec nos différences, nos origines, nos parcours multiples", a-t-il encore fait valoir.

Avec plus de 360 sièges sur 577, sans compter des "constructifs" venus en soutien de la droite, la majorité d'Emmanuel Macron est une des plus larges de la Ve République, limitant le risque de mise en minorité du gouvernement.

Mais cette majorité est aussi inédite: un rassemblement hétérogène d'anciens socialistes, de centristes, de proches de M. Macron, ainsi qu'un grand nombre d'élus venus de la société civile et sans grande expérience politique, qui découvrent le Palais Bourbon et le fonctionnement des groupes parlementaires.

Partager cet article

Dans la même thématique

Macron serre les rangs après des premiers remous dans sa majorité
3min

Politique

Santé mentale : « 25% des lycéennes ont déjà pensé à la mort », s’alarme la spécialiste Angèle Malâtre-Lansac

Décrété « Grande cause nationale » en 2025, les troubles de la santé mentale concernent 13 millions de français. Un enjeu de santé publique qui touche fortement la jeunesse. Si la question est au centre du débat public, les solutions tardent à être mises en place et le secteur de la psychiatrie manque de moyens. Cette semaine dans Et la Santé ça va ?, Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Céline Brulin et Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance pour la Santé mentale pour en débattre.

Le

Macron serre les rangs après des premiers remous dans sa majorité
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le