Dans l'affaire Benalla, "le seul responsable c'est moi", a affirmé mardi Emmanuel Macron devant des députés de la majorité, fustigeant "la République des fusibles" et disant avoir ressenti les "actes du 1er-Mai" de son collaborateur comme "une trahison", selon des propos rapportés.
"Ce qui nous a conduit là, ce n'est pas la République des fusibles, ce n'est pas la République de la haine", a déclaré le chef de l'Etat, invité surprise devant des élus et membres du gouvernement, dont le Premier ministre Edouard Philippe, réunis à la maison de l'Amérique latine pour un pot de fin de session parlementaire des députés de la majorité LREM-MoDem.
"On ne peut pas être chef par beau temps et se soustraire lorsque le temps est difficile. S'ils veulent un responsable, il est devant vous, qu'ils viennent le chercher. Et ce responsable, il répond au peuple français, au peuple souverain", a ajouté le président, alors que son silence depuis l'éclatement de l'affaire Benalla lui a été reproché par les oppositions.
"La République exemplaire n'évite pas les erreurs (...) S'ils cherchent un responsable, dites leur, dites leur chaque jour, vous l'avez devant vous. Le seul responsable de cette affaire, c'est moi et moi seul. Celui qui a fait confiance à Alexandre Benalla, c'est moi, le président de la République. Celui qui a été au courant et a validé l'ordre, la sanction de mes subordonnées, c'est moi et personne d'autre", a poursuivi le président, toujours selon des propos rapportés, alors qu'à l'Assemblée comme au Sénat, des commissions d'enquête sont en cours.
"Personne n'a jamais été protégé" face "aux règles, aux lois de la République, au droit de tous les citoyens. Jamais", a aussi assuré M. Macron, qui s'est exprimé pendant "une bonne demi-heure" devant "beaucoup" de monde, selon un élu.
Eléments biographiques d'Alexandre Benalla, ex-collaborateur de l'Elysée mis en examen pour avoir frappé des manifestants lors du 1er mai et s'être fait transmettre des images de vidéo-protection
AFP
Au sujet de M. Benalla, le président a aussi affirmé ne pas oublier "qu'il a été un militant très engagé pendant la campagne", mais a dit avoir "ressenti les actes du 1er-Mai comme une déception et une trahison".
Emmanuel Macron avait commencé son intervention avec une formule ironique: "Alexandra Benalla n'a jamais détenu les codes nucléaires, Alexandra Benalla n'a jamais occupé un appartement de 300 m2, Alexandra Benalla n'a jamais eu un salaire de 10.000 euros, Alexandre Benalla n'est pas mon amant".
Il a aussi "salué" le travail de la majorité au Parlement, en présence du chef de file du groupe LREM Richard Ferrand, de celui du MoDem Marc Fesneau et du secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner: "rarement une première année de mandat" n'avait été aussi "intense".
M. Ferrand a invité de son côté les élus à être "les soldats de l’an II". "Nous réussissons collectivement tellement bien que nos oppositions s’agacent", a-t-il jugé, estimant que les élus de la majorité sortaient "plus unis" de cette affaire qui montre "la dureté du monde politique", selon des propos rapportés.
"Emmanuel Macron parle à Emmanuel Macron. La République de l’entre-soi...", a dénoncé le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, à l'unisson d'Eric Ciotti pour qui il "préfère s’expliquer dans l’entre-soi de sa petite caste plutôt que de donner les explications qu’attendent les Français".
"Le vrai courage c’est de prendre ses responsabilités avant que la presse ne révèle le scandale et avant que la commission d’enquête ne découvre chaque heure des versions contradictoires", a raillé Olivier Faure (PS).
Ce "n'est pas devant @lrem que vous devez rendre compte mais devant le peuple français", a réagi Sébastien Chenu (RN).
Dernier jour au Sénat pour l’examen du PLFSS avant un vote solennel sur l’ensemble du texte en fin de journée. Invitée de la matinale de Public Sénat, Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes, prévient que son camp ne votera pas le texte actuel assurant que leur objectif reste la suspension de la réforme des retraites qui a été rejetée hier par les sénateurs.
Le Sénat devrait, sans surprise, retoquer la suspension de la réforme des retraites, comme promis par la majorité de la droite et du centre. « On ne peut pas rejeter sur les futures générations tout le fardeau », justifie Bruno Retailleau.
Comme annoncé, le Sénat a rétabli en séance publique le gel des pensions et des prestations sociales prévue dans la version initiale du projet de loi de la Sécurité sociale, avant d’être supprimé à l’Assemblée nationale, au grand dam de la gauche. Les sénateurs ont, toutefois, assoupli ce gel en préservant les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et les pensions de retraite inférieures à 1 400 euros brut.
15 jours après le vote des députés sur la suspension jusqu’au 1er janvier 2028 de la réforme des retraites de 2023, la majorité sénatoriale a rejeté cette mesure au terme de débats très animés avec la gauche.
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Le Sénat vote contre la suspension de la réforme des retraites
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