Marche pour la 6ème République de Jean-Luc Mélenchon : paroles de sympathisants

Marche pour la 6ème République de Jean-Luc Mélenchon : paroles de sympathisants

 Jean-Luc Mélenchon organisait une « marche pour la Sixième République »  entre la place de la Bastille et de la République à Paris. Rencontre avec les sympathisants.
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« Qui veut des pancartes ? » Sur la place de la Bastille, il y en a pour tout le monde. Elles sont un condensé des principales propositions du candidat de la France insoumise : « règle verte », « non cumul des mandats », « IVG dans la constitution », « droit de révoquer des élu(e)s », « indépendance des médias », « suppression du Sénat », ou encore plus concis, « du balai ». Coincées derrière les sacs à dos, ces bribes de programme forment l’écume d’une vague de 130 000 personnes, selon les organisateurs, qui s’apprête à déferler quelques centaines de mètres plus loin, place de la République. En chemin, la sono passe le morceau « Ceux qui se gavent » du youtuber Khaled Freak : un détournement humoristique d’un discours de Jean-Luc Mélenchon qui fait fureur sur le net. Un autre refrain tourne en boucle dans les hauts parleurs, une reprise du tube du groupe Zebda : « tomber la… Tomber… Tomber la France insoumise ».

Ambiance : début de la marche pour la 6ème République de Mélenchon
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« Je pense qu’il sera beaucoup plus haut que dans les sondages »

Crédité de 12% dans les derniers sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa « marche pour la Sixième République » à Paris pour donner un coup de fouet à sa campagne dans la dernière ligne droite. Le timing semble parfait, au lendemain d’une énième révélation sur François Fillon, la veille du meeting de Bercy de son principal concurrent Benoît Hamon et à deux jours d’un autre rendez-vous, médiatique celui-ci, le débat diffusé par TF1 lundi soir. « Je pense qu’il sera beaucoup plus haut que dans les sondages, il sera à 14 ou 15 » prédit Annie, retraitée, qui se présente comme « une inconditionnelle de Mélenchon » et qui apprécie tout particulièrement le volet écologique de son programme ». « Ça fait quand même depuis 2012 qu’il en parle ».

Mélenchon: "je suis une inconditionnelle"
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« Ce qui se passe avec Fillon, c’est horrible. Ou est la justice ? »

Qu'est-ce qui les fait marcher cet après-midi ? « Des mesures essentielles, comme de passer de la cinquième à la sixième République. Il faut faire sauter le 49.3 (…) quand quelqu’un n’est pas honnête, il faut qu’il soit viré. Les élus sont censés être vertueux, montrer l’exemple. Ce qui se passe avec Fillon, c’est horrible. Où est la justice ? » s’énerve son amie Hélène.

Plus loin, deux jeunes de 24 ans discutent de l’échec d’un rassemblement entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon. « On serait dans une sixième République ou ce n’est pas un monarque tout puissant. La question ne se serait pas posée. Ils auraient pu gouverner ensemble, ce qui là est impossible à cause des institutions » déplore Clément, étudiant en histoire. Jérémie, étudiant, également, explique qu’il a voté Nicolas Sarkozy en 2012 à cause  « d’un contexte familial qui l’enfermait beaucoup ». « J’écoutais ce que mon entourage disait, ce que mes parents disaient. Après je suis rentré dans mes études. J’ai avancé. Je me suis construit mais j’ai d’abord eu besoin d’une déconstruction ».

Les drapeaux communistes ne sont pas les bienvenus

Arrivée place de la République, d’autres drapeaux sont encore distribués, tricolores ou France insoumise. Attention, la chose a son importance et toutes les bannières ne sont pas forcement les bienvenues. Les drapeaux communistes, par exemple, sont priés de se placer un peu plus loin, le long des boutiques qui bordent la place. Le candidat veut donner l’image d’une rencontre entre un homme et le peuple. Une représentation très Cinquième République, pour le coup, et qui ne passe pas chez certains. A l’image de cette dame, fermement priée par les organisateurs d’aller se tenir plus loin avec son drapeau (voir la vidéo). « Je suis libre. Vous allez faire quoi ? Vous allez me sortir ? Je ne suis même pas communiste, c’est mon Jules qui l’était et je veux lui rendre hommage ». Un homme intervient : «  c’est autoritaire votre truc. Pourquoi vous faites ça ? Mélenchon il en aura besoin des voix communistes ».

Les drapeaux communistes ne sont pas les bienvenus à la marche de Jean-Luc Mélenchon
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« Il a un côté un peu trop césariste, un peu trop tribun »

Sur scène le comédien Sam Karmann chauffe la place « Hamon, le PS te lâche, lâche le PS ! ». Le psychanalyste Gérard Miller prend la suite par un rapide historique des acquis sociaux du vingtième siècle. Peu avant 17H Jean-Luc Mélenchon, arrive enfin sur scène. Ses notes s’envolent sous les bourrasques mais lui reste imperturbable. « Nous ne sommes pas là pour un homme mais pour un programme » scande-t-il. Sur la place, François, militant pro légalisation du cannabis, est sceptique. « Il a un côté un peu trop césariste, un peu trop tribun, un peu trop perso.  De ce point de vue je pense que la position de Hamon est plus modeste ». Sarah, enseignante, elle, est convaincue par l’orateur du jour. « J’hésitais entre Hamon et Mélenchon, mais là j’ai fait mon choix. Il a des références littéraires. C’est bien de ne pas prendre les gens pour des cons ».

Un autre regrette l’abondance de drapeaux tricolores. « En 2012, il y avait plus de drapeaux rouges ».  Alain, postier, est lui gêné par la Marseillaise qui conclut le rassemblement « C’est une histoire de guerre, il faudrait changer les paroles ». Il est vite rassuré quand les paroles de l’Internationale  se font entendre. (voir la vidéo)

un sympathisant de Mélenchon n'aime pas la Marseillaise
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France insoumise: ce qui me plait c'est que le mouvement vienne de nous ».
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18 heures, la place se vide. Dans une rue adjacente, Léa, étudiante en hypokhâgne va voter pour la première fois dans quelques semaines. « Ce qui me plait, c’est la refonte de la Constitution, l’écologie et que le mouvement vienne de nous ». Cette ancienne de Nuit Debout, avoue aussi qu’elle « aime beaucoup sa manière de parler ». Puis tempère. « Après je ne fais pas de culte de la personnalité, mais c’est important qu’il y ait un feeling avec le candidat ».  Reste à trouver pour Jean-Luc Mélenchon ce même « feeling » dans les urnes.

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