Marine et Jean-Marie Le Pen : quand rien ne va plus

Marine et Jean-Marie Le Pen : quand rien ne va plus

Les relations entre Jean-Marie et Marine Le Pen n'ont cessé de se dégrader depuis que la fille a succédé en 2011 à la présidence...
Public Sénat

Par Juliette Baillot

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Les relations entre Jean-Marie et Marine Le Pen n'ont cessé de se dégrader depuis que la fille a succédé en 2011 à la présidence du Front national à son père, cofondateur en 1972 du FN.

- Le début de la fin -

En juin 2014, Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du parti, s'en prend dans une vidéo sur son site internet aux artistes engagés contre le FN, comme la chanteuse Madonna, et ajoute à propos du chanteur français Patrick Bruel, d'origine juive berbère : "On fera une fournée la prochaine fois!". Marine Le Pen condamne la "faute politique" de son père, qui dément toute "connotation antisémite" au mot "fournée".

Le 2 avril 2015, M. Le Pen réitère ses propos sur les chambres à gaz, "point de détail" de l'histoire selon lui, et confie le 7 à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol qu'il n'a jamais considéré le maréchal Pétain comme un "traître". Marine Le Pen parle d'un "suicide politique".

Le 1er mai, le patriarche s'impose sur la scène où sa fille doit prononcer son traditionnel discours à Paris, puis part sans l'écouter.

- Première suspension du parti, premier procès -

Le 4 mai 2015 Jean-Marie Le Pen est suspendu par les instances du FN de sa qualité d'adhérent. Il dénonce "une félonie", demande que sa fille lui "rende (son) nom" et annonce une action en justice.

Le 2 juillet, le tribunal de Nanterre, près de Paris, annule pour une question de forme la suspension. Le FN annonce qu'il va faire appel.

Le 7 juillet, M. Le Pen demande en référé l'annulation du congrès du parti au cours duquel son éviction doit être actée par un vote des adhérents. Le lendemain, la consultation est suspendue par les juges, pour qui le FN a "violé" ses règles internes en organisant ce congrès par correspondance et non sous forme physique.

Le 28, la justice donne raison pour la troisième fois à Jean-Marie Le Pen en confirmant la suspension du congrès.

- Exclusion du parti, aussitôt contestée -

Le 20 août 2015, M. Le Pen, 87 ans alors, est exclu du FN par le bureau exécutif. "C'est moi qui suis le Front national", réagit-il en annonçant un appel.

"Disons que c'est notre petite Femen personnelle", ironise la présidente du FN à propos de la venue annoncée de son père à l'université d'été du parti. "C'est Marine Le Pen qui est chez moi à Marseille, et pas moi chez elle", rétorque ce dernier.

Le 20 mai 2016, M. Le Pen somme sa fille de le convoquer aux réunions du parti.

Le 17 novembre, le tribunal de Nanterre valide l'exclusion de Jean-Marie Le Pen en tant que membre du FN, mais l'autorise à garder son statut de président d'honneur. Le FN fait appel.

Le 16 avril 2017, Jean-Marie Le Pen, qui a participé malgré la brouille au financement de la campagne présidentielle de sa fille, tweete qu'il votera bien pour "Marine" au 1er tour la présidentielle. Mais au lendemain du débat entre sa fille et Emmanuel Macron, il déclare que "peut-être elle a manqué de hauteur".

- Un congrès à hauts risques -

Le 12 janvier 2018, Jean-Marie Le Pen, opposé à tout changement de nom du FN, annonce qu'il publiera ses mémoires le 1er mars, juste avant le congrès du parti, les 10 et 11 mars.

Le 23, le bureau politique du FN acte la suppression du poste de président d'honneur, qui doit toutefois être entérinée par la base en mars.

Le 9 février, la cour d'appel de Versailles confirme l'exclusion du patriarche mais maintient son rang de président d'honneur. Cela laisse augurer un congrès explosif, Jean-Marie Le Pen affirmant qu'il s'y rendrait en faisant, au besoin, appel à "la force publique".

Dans la même thématique

French PM gathers the government for a seminar on work
10min

Politique

Réforme de l’assurance chômage : « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose »

La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».

Le

Marine et Jean-Marie Le Pen : quand rien ne va plus
2min

Politique

Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel : « Dans un monde normal, celle qui aurait dû partir, c’est l’élève », dénonce Bruno Retailleau

Menacé de mort après une altercation avec une élève à qui il avait demandé de retirer son voile, le proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel a quitté ses fonctions. Une situation inacceptable pour le président des Républicains au Sénat, qui demande à la ministre de l’Éducation nationale d’« appliquer la loi jusqu’au bout ».

Le