Des militants de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) ont été empêchés de distribuer des tracts par le service d'ordre du Rassemblement national, mercredi à Metz, où Marine Le Pen organisait un "banquet patriotique" pour le 1er mai, a-t-on appris de source policière.
Le RN a déploré pour sa part un blessé parmi ses agents de sécurité. Les militants de l'UEJF "se sont montrés violents, blessant sérieusement un membre (du) service de sécurité qui s'est vu donné 30 jours d'ITT" (incapacité totale de travail), a affirmé le parti dans un communiqué.
"Une dizaine de jeunes de l'UEJF ont tenté de tracter aux abords du Parc des expositions (où se déroulait le "banquet" du RN, NDLR). Ils ont été repoussés" par le Département protection sécurité (DPS), le service d'ordre du RN, qui aurait utilisé du gaz lacrymogène, a indiqué à l'AFP une source policière.
Les militants se sont présentés au commissariat de Metz, selon le policier. "Les différentes parties vont être entendues" et "des plaintes devraient être déposées", a-t-il précisé.
L'un des jeunes "s'est plaint d'avoir mal au bras", mais aucun n'a été conduit à l'hôpital, selon lui.
"Nous déposons plainte contre le service d’ordre du RN pour coups et blessures en réunion avec usage d'armes", a tweeté le président de l'UEJF Sacha Ghozlan. "Lacrymogènes, matraques, violences. La justice doit réagir avec fermeté face à ces individus haineux qui veulent faire régner la terreur", a-t-il ajouté.
Une affiche de Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National, et de Jordan Bardella, tête de liste RN pour les Européennes, lors d'un "banquet patriotique", le 1er mai 2019 à Metz
AFP
Le RN a pour sa part écrit que "la police a pris (...) en charge ces nervis" après l'incident et qu'une "plainte pour coups volontaires est déposée".
Selon le parti, "quelques militants de l'UEJF sont venus cet après-midi distribuer un tract provocateur devant le meeting du RN. Ils s'en sont pris aux participants et ont voulu rentrer dans le hall du meeting. Le service de sécurité du RN les a contenus. Ils se sont montrés alors violents". Le RN "condamne fermement ces agissements brutaux et antidémocratiques".
"Des militants du RN pris sur le vif entre haine et brutalité. Soutien aux militants de l'UEJF brutalisés", a twitté la tête de liste de la majorité présidentielle aux européennes Nathalie Loiseau. Elle a relayé des images parcellaires publiées par l'organisation montrant des militants de l'UEJF repoussés manu militari par le service d'ordre du RN et l'un d'eux légèrement blessé.
"Le Rassemblement national a beau chercher à ripoliner sa façade, les couches de peinture ne seront jamais assez épaisses pour masquer sa nature profonde", a réagi dans un communiqué Dominique Sopo, président de SOS Racisme.
Le député LREM de Paris Mounir Mahjoubi a dénoncé sur twitter une "agression violente par les services de sécurité du Rassemblement national de Marine Le Pen ou plutôt sa milice interne".
Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT Frédéric Potier, et la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) ont aussi exprimé sur Twitter leur "soutien" à l'UEJF et son président.
Marine Le Pen avait déposé une gerbe au pied d'une statue de Jeanne d'Arc, dans la périphérie de Metz, avant de rejoindre "un banquet patriotique" du 1er mai à l'approche des européennes, en compagnie de la tête de liste du RN, Jordan Bardella.
Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.
Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».
Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.
Reçu ce matin par le Premier ministre pour un point d’étape sur la première partie de la discussion budgétaire à l’Assemblée nationale, François Patriat considère que Sébastien Lecornu a choisi « une voie différente qui permettrait d’aboutir » à un accord sur le PLF, sans recours au 49-3.