La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».
« M.Benalla a invoqué le respect de l’autorité judiciaire quand ça l’arrangeait » estime Philippe Bas
Par Yann Quercia
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L’ancien chargé de mission à l’Élysée a été entendu une deuxième fois ce mardi devant la commission d’enquête du Sénat. Il a été convoqué après de nouvelles révélations sur l’utilisation de passeports diplomatiques après son renvoi. À de nombreuses reprises, Alexandre Benalla a refusé de répondre aux sénateurs se retranchant derrière l'information judiciaire en cours. « Monsieur Benalla apporte des réponses à des questions que nous ne lui posons pas et a refusé de répondre à des questions que nous lui posions. » déclare ce soir Philippe Bas.
Il estime qu’Alexandre Benalla respecte l’autorité judiciaire quand « ça l’arrangeait » : « Les questions que nous ne lui posions pas étaient des questions dont le juge d’instruction est saisi. Autrement dit, M.Benalla a invoqué le respect de l’autorité judiciaire quand ça l’arrangeait pour ne pas répondre à nos questions. En revanche il est apparu totalement indifférent au rôle de la justice quand ça l’arrangeait aussi. » Il conclut : « Il essaye, avec une apparente gentillesse d’expliquer ses propres négligences mais il n’est pas soucieux d’éclairer la représentation nationale. »
Le Président de la commission d’enquête a également rappelé que le refus de répondre de manière injustifiée devant une commission d'enquête peut encourir des peines judiciaires.
Interrogé sur les conclusions qu’il tire de cette audition, le sénateur ne se livre pas mais dit ne pas croire « à l’effeuillage de l’artichaut » : « Je ne livre pas les conclusions de la commission d’enquête avant qu’elles aient été arrêtées. Je ne crois pas à l’effeuillage de l’artichaut. Nous prendrons les en une seule fois l’ensemble des décisions qui nous paraissent nécessaires. Pour nous, l’essentiel est d’abord de faire la vérité sur le fonctionnement de l’Etat dans cette affaire. »