Après les révélations du Sénat les cabinets de conseil et les soupçons d’optimisation fiscale visant McKinsey, le PNF a ouvert le 31 mars une enquête pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.
McKinsey : l’ouverture d’une enquête par le PNF « illustre la gravité de la situation », selon Éliane Assassi
Après les révélations du Sénat les cabinets de conseil et les soupçons d’optimisation fiscale visant McKinsey, le PNF a ouvert le 31 mars une enquête pour blanchiment aggravé de fraude fiscale.
Le Parquet national financier annonce ce 6 avril avoir ouvert une enquête préliminaire du chef de « blanchiment aggravé de fraude fiscale », « après avoir pris connaissance du rapport » de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, et « après avoir procédé à des vérifications ».
Selon le communiqué du procureur de la République financier, l’enquête préliminaire a été ouverte le 31 mars 2022. Elle a été confiée au Service d’enquêtes judiciaires des finances.
Un autre volet est donc ouvert. Le 25 mars, le Sénat avait saisi la justice pour une suspicion de faux témoignage, après des déclarations de Karim Tadjeddine, directeur associé de McKinsey, qui a assuré que la société payait des impôts en France.
Dans un communiqué du Sénat, Arnaud Bazin, président de la commission d’enquête, et Éliane Assassi, rapporteure, disent « prendre acte de l’ouverture d’une enquête préliminaire du PNF contre le cabinet de conseil McKinsey ».
Contactée par Public Sénat, la rapporteure de la commission d’enquête Éliane Assassi (PCF) estime que cette enquête « illustre la gravité de la situation ». « Je pense que ça s’inscrit dans la continuité de ce que nous avons fait, en saisissant le procureur au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale. Cela révèle le sérieux et la rigueur de la commission d’enquête. »
« Dans le respect de la séparation des pouvoirs, il appartient désormais à la police et à la justice d’enquêter et de statuer sur cette affaire, dont la gravité n’est plus à démontrer », soulignent Arnaud Bazin et Éliane Assassi dans leur communiqué.
Le Sénat a affirmé que McKinsey n’avait versé aucun impôt sur les sociétés en dix ans
Le 18 janvier 2022, Karim Tadjeddine avait assuré que la succursale française du cabinet de conseil Mc Kinsey « payait l’impôt sur les sociétés en France ». Les sénateurs ont examiné la situation sur pièces et soupçonnent la société d’avoir procédé à un mécanisme d’optimisation fiscale. « Il apparaît que depuis dix ans cette société n’a pas payé d’impôts, parce qu’elle a systématiquement produit des résultats fiscaux déficitaires depuis dix ans », a révélé le 17 mars, Arnaud Bazin (LR), président de la commission d’enquête.
« Tout cela est lié à une mécanique des prix de transfert, c’est ce que refacture la maison mère américaine à la succursale en France. C’est prévu par les règles de l’OCDE, le tout est de savoir si c’est appliqué loyalement et validé par l’administration française. Ce sera à la direction générale des finances publiques de le dire », avait ajouté le sénateur.
Malgré le rejet des sénateurs, la navette parlementaire sur la réforme du mode de scrutin pour les municipales à Paris, Lyon et Marseille se poursuivra en juillet avec un possible dernier mot donné à l’Assemblée le 11. Ce qui ne va pas arranger les relations à l’intérieur du « socle commun » entre les centristes, Les Républicains et les macronistes.
François Bayrou a annoncé sa volonté de reprendre dans le prochain budget de la Sécu les avancées issues du conclave sur les retraites. Une décision relativement appréciée au Sénat. Le sénateur LR Philippe Mouiller demande cependant si c’est « réellement sans impact budgétaire ». « Tout ce qui est utile aux Français, on le prend », réagit pour sa part le socialiste Patrick Kanner, alors que les députés PS maintiennent leur motion de censure.
François Bayrou a tenté une nouvelle fois ce jeudi 26 juin de sauver le dossier des retraites. Devant la presse, le Premier ministre a longuement salué les « avancées » sur lesquelles se sont entendus les partenaires sociaux, malgré l’absence d’accord. Il s’est engagé à les présenter devant le Parlement à l’automne, tout en invitant syndicats et patronat à dépasser les derniers points de clivage, notamment sur la pénibilité.
Malgré un procès requis à son encontre, le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué à son insu la députée Modem, Sandrine Josso, dans le but de commettre une agression sexuelle, s’accroche à son mandat depuis un an et demi. L’avocat de la députée a écrit à Gérard Larcher pour lui demander des « éclaircissements » sur les « mesures » envisagées à l’encontre du sénateur.