Invité de la matinale de Public Sénat, Julien Bayou est revenu sur le plan d’investissement « France 2030 » et l’annonce de l’implantation de nouvelles centrales nucléaires équipées de « petits » réacteurs. Le secrétaire national d’EELV critique un effet d’annonce ainsi qu’un « entêtement dans le nucléaire », véritable « fiasco financier » d’après lui.
Mini-centrales : « L’entêtement dans le nucléaire est un fiasco financier » selon Julien Bayou
Invité de la matinale de Public Sénat, Julien Bayou est revenu sur le plan d’investissement « France 2030 » et l’annonce de l’implantation de nouvelles centrales nucléaires équipées de « petits » réacteurs. Le secrétaire national d’EELV critique un effet d’annonce ainsi qu’un « entêtement dans le nucléaire », véritable « fiasco financier » d’après lui.
Emmanuel Macron présentera ce mardi le plan d’investissement « France 2030 » du gouvernement, qui financera notamment la création de petits réacteurs nucléaires dits « SMR » (Small modular reactors). Julien Bayou y voit une véritable « fuite en avant » dans la politique énergétique et d’investissement du gouvernement : « Ces centrales ne verront pas le jour avant 2035 ou 2040, je ne sais pas si c’est responsable de miser l’avenir du pays sur une technologie qui n’est pas développée, surtout après le fiasco de Flamanville. »
Le secrétaire général d’Europe écologie – Les Verts poursuit : « La France ne dispose pas de la technologie de ces mini-réacteurs. C’est de la tactique à quelques mois de la présidentielle où Emmanuel Macron revient sur sa promesse de ne pas ouvrir de nouveaux EPR tant que la situation de Flamanville n’est pas réglée. » A priori, ces réacteurs ne seront effectivement pas des EPR : « Vous voyez bien qu’on joue sur les mots », s’amuse Julien Bayou, qui s’inquiète plus sérieusement « de la valeur que l’on accorde à la parole présidentielle, alors que tout ça, c’est bidon. »
« Le prix de sortie de l’électricité est deux fois moins cher sur des installations éoliennes offshore que pour l’EPR de Flamanville. »
Fabien Roussel expliquait pourtant que dire que l’on pourrait avoir de l’électricité peu chère sans nucléaire c’était « mentir aux Français. » Pour Julien Bayou, le candidat communiste à l’élection présidentielle oublie de prendre en compte les coûts de démantèlement : « Le prix de sortie d’électricité est deux fois moins cher sur des installations éoliennes offshore que pour l’EPR de Flamanville. Les gens sympathiques comme Fabien Roussel n’intègrent pas le prix du démantèlement. Vous ne pouvez pas ne pas intégrer le cycle de vie du produit. »
Ainsi pour les écologistes, c’est « l’entêtement dans le nucléaire » qui est « un fiasco financier », sans même parler des risques, de la gestion des déchets et de l’acceptabilité sociale de l’installation de nouvelles centrales. D’après Julien Bayou, on parle souvent des éoliennes, mais seuls 16 % des Français sont pour l’implantation de nouvelles centrales : « L’option raisonnable, c’est une sortie du nucléaire en 20 ou 25 ans, avec une montée en charge progressive des énergies raisonnables. »
L’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale se poursuit au Sénat avant un vote prévu demain dans l’après-midi. Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre de l’Action et des Comptes publics, Amélie de Montchalin a rappelé qu’il n’y a pas « d’alternatives au compromis parlementaire » et s’est montrée réticente quant à l’usage d’une loi spéciale pour faire adopter le budget.
Le président de la République affirme avoir « bon espoir » que « les forces parlementaires dont c'est la responsabilité » trouvent un compromis « dans les prochaines semaines » sur le projet de budget malgré son rejet en première lecture à l'Assemblée.
La navette parlementaire continue, et le calendrier budgétaire, lui, se resserre. Le rejet du budget par les députés ce week-end laisse peu d’espoir à un accord sur les lois de finances et de financement de la sécurité sociale de voir le jour dans les temps. De quoi contraindre le gouvernement à plancher sur un projet de loi spéciale, faute de recours au 49-3 et aux ordonnances, une solution pour le moins temporaire.
Le dernier baromètre Odoxa de novembre 2025 confirme l’impopularité persistante d’Emmanuel Macron. À l’inverse, Sébastien Lecornu profite d’une dynamique favorable dans un climat politique pourtant très tendu.
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Le Sénat poursuit l'examen du projet de loi de la sécurité sociale
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