La campagne présidentielle se retrouve comme suspendue, face à la guerre en Ukraine. Certains soutiens du chef de l’Etat pensent cependant qu’« Emmanuel Macron va bénéficier de la crise actuelle ». Le camp Pécresse pointe lui la « connivence voire la complicité » de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour envers Poutine. Pour le macroniste François Patriat, « ce n’est plus la même campagne ».
Mise en pause par la guerre en Ukraine, la campagne présidentielle bouleversée
La campagne présidentielle se retrouve comme suspendue, face à la guerre en Ukraine. Certains soutiens du chef de l’Etat pensent cependant qu’« Emmanuel Macron va bénéficier de la crise actuelle ». Le camp Pécresse pointe lui la « connivence voire la complicité » de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour envers Poutine. Pour le macroniste François Patriat, « ce n’est plus la même campagne ».
Comment faire campagne quand des bombes tombent dans un pays d’Europe ? Au cinquième jour de la guerre en Ukraine, les candidats à l’élection présidentielle française se retrouvent dans cette situation impensable il y a encore quelques semaines. Face à la gravité de la crise et les civiles tués, le reste paraît secondaire, même la campagne présidentielle. Du moins pour un temps.
« Dans l’immédiat, la campagne passe au second plan »
Elle paraît presque en pause. En réalité, elle ne l’est pas complètement. Ce lundi, les candidats se succèdent au Salon de l’agriculture. Mais pour l’heure, impossible d’imprimer sur tout autre autre sujet, comme l’agroalimentaire. « Tout le monde s’en fout de la campagne électorale ! » constate un élu.
« Bien sûr que dans l’immédiat, la campagne passe au second plan dans l’attention médiatique et l’opinion. On verra si elle revient au-devant de la scène. Mais quand même, d’ici le 10 avril, on aura le temps de dire des choses fortes. Mais dans l’immédiat, c’est moins audible », reconnaît un soutien de Valérie Pécresse. « C’est vrai qu’on est aujourd’hui dans une période un peu compliquée pour ce rendez-vous », a reconnu la candidate ce lundi matin en arrivant au salon, contrainte d’écourter sa visite en raison de la consultation à 15 heures des candidats sur l’Ukraine par le premier ministre (voir la photo).
Hidalgo : « C’est un problème pour notre élection présidentielle. Mais elle doit avoir lieu »
Anne Hidalgo, en visite aussi au Salon de l’agriculture ce matin, ne peut faire que le même constat. « Bien sûr que pour l’instant, entre la première partie liée à la crise du covid, et la seconde avec cette guerre en Europe, c’est un problème pour notre élection présidentielle. Mais elle doit avoir lieu. On ne peut pas passer outre cette étape, en faisant comme si elle n’était pas importante. Ce qui doit se décider pour notre pays est essentiel », soutient la candidate socialiste.
Sa candidature « raisonnable, européenne, républicaine » a été « un peu renvoyée dans les marges, car ce qui était audible, c’était la polémique. […] Maintenant, ça suffit. On arrête ça. La présidentielle est quelque chose de très important. Et j’y jouerai toute ma place », prévient Anne Hidalgo. Regardez (images de Quentin Calmet et d'Erwan Charré) :
Fabien Roussel souhaite « qu’on puisse faire en sorte que le débat ait lieu, malgré tout »
Le candidat communiste, Fabien Roussel, de passage aussi au salon ce matin, espère également que les candidats pourront « défendre chacun (leur) programme », « qu’on puisse faire en sorte que le débat ait lieu, malgré tout. C’est la moindre des choses ».
Mais le candidat PCF ne voit pas forcément d’un mauvais œil la situation. Car elle permet de « pouvoir parler tous ensemble de paix, montrer que la France peut, le plus possible, parler d’une seule voix. […] C’est important aussi. Il ajoute : « Dans le cadre de cette élection présidentielle, sauf si la France entrait directement en guerre, il ne faut surtout pas montrer à Poutine que la démocratie puisse reculer d’un seul pas dans notre pays ». Regardez :
« Il y a une conjonction des planètes pour Macron »
Si la campagne paraît au premier abord comme figée, la crise a en réalité d’autres conséquences. Pour Emmanuel Macron d’abord. Le chef de l’Etat, qui avait voulu repousser sa candidature pour présider jusqu’au bout, se retrouve réellement contraint de le faire. Un contexte que certains soutiens du Président voient comme un gain politique. « Emmanuel Macron est tellement aidé par la situation internationale et sanitaire. Il y a une conjonction des planètes », lâchait un parlementaire pro-Macron, une semaine avant l’invasion russe.
Une partie des électeurs lui saurait gré de sa gestion du covid-19, puis préférerait ne pas changer de capitaine en période de gros temps. « Sur le terrain, certains disent que c’est plié. Emmanuel Macron va bénéficier de la crise actuelle », remarque le même, qui rappelle que les présidents de régions et maires sortants ont été réélus dans le contexte du covid. Le dernier sondage Harris interactive pour Challenges, ce lundi, semble donner raison à cette lecture : Emmanuel Macron progresse de 3 points, à 27 % (quand Valérie Pécresse perd 2,5 points, à 11 %, derrière Jean-Luc Mélenchon).
« C’est un avantage majeur pour le sortant, c’est clair »
Pour François Patriat, président du groupe RDPI (LREM) du Sénat, ce n’est pas le destin qui donne un coup de pouce au chef de l’Etat. C’est lui-même qui se le donne. « Ce n’est pas des planètes qui s’alignent. C’est la solidité du Président face aux événements aussi graves, qui compte. Les planètes se sont alignées parce qu’il les a franchies. Il a réussi à affronter et surmonter les crises, depuis les gilets jaunes », soutient ce fidèle. « C’est dans les grands événements, les grands drames, qu’on connaît les grands Présidents », lance François Patriat, qui ajoute :
Je ne peux pas entendre dire qu’une guerre peut servir un candidat. Mais je pense que les événements peuvent révéler les compétences et la nature d’un candidat.
Dans l’opposition, on reconnaît que la situation pourrait favoriser le chef de l’Etat. « Je ne sais pas si les planètes sont alignées. Mais on pourrait imaginer une forme de reconduction tacite d’Emmanuel Macron en raison de la crise, car on ne peut pas faire campagne », craint Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat. « C’est vrai qu’on va avoir beaucoup de mal à mobiliser les Français autour de la campagne. C’est un avantage majeur pour le sortant, c’est clair », reconnaît celui qui est aussi directeur ajointe de campagne de la candidate PS. Il met cependant en garde sur l’effet boomerang de l’absence de débat, et le risque de crise « économique et social » après l’élection.
« Macron fait visiblement tout pour enjamber cette élection »
A droite, on pense qu’« Emmanuel Macron joue un jeu extrêmement dangereux, en restant dans cette ambivalence jusqu’au bout sur sa candidature, pour esquiver son bilan, son projet. Et maintenant, ça lui échappe. Il fait visiblement tout pour enjamber cette élection », pointe du doigt Othman Nasrou, porte-parole de Valérie Pécresse, « mais la campagne se poursuit. Nous ne la suspendons pas ».
Mais l’équipe de la candidate LR voit au moins une opportunité, dans cette drôle de campagne. « La situation comporte un élément de clarification sur la position de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour vis-à-vis de Poutine, qui apparaît au grand jour. Ils sont dans la défense d’intérêts étrangers, une connivence voire une complicité, car ils ont pris tous les éléments de langage de Vladimir Poutine », souligne celui qui est aussi vice-président LR de la région Ile-de-France. Il ajoute :
Zemmour a dit que Poutine était un démocrate autoritaire ce matin… C’est surréaliste.
Reste que la campagne, qui n’avait pas totalement pris chez les Français, semble en apesanteur. Elle devrait bien repartir. « Mais quand ? » demande Patrick Kanner, « et il restera quoi pour faire campagne ? Deux semaines, trois semaines ? » « Emmanuel Macron va aussi se rendre compte qu’il a besoin de temps pour développer ses propositions. Ce jeu peut se retourner contre lui », juge un soutien de Valérie Pécresse, qui pense que « personne n’a intérêt à ce que le débat ne se fasse pas. Les planètes peuvent se retourner contre lui ». « Il ne s’agit pas de shunter l’élection, il s’agit de lui donner un sens grave. Ce ne sont plus les chicayas d’il y a deux semaines entre Pécresse et Zemmour », répond François Patriat, « c’est la conduite de la France dans un monde violent, en guerre. Ce n’est plus la même campagne ».
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.
Alors que Sébastien Lecornu est entré hier à Matignon, une enquête Toluna-Harris Interactive révèle que seul un tiers des Français lui accordent leur confiance en tant que nouveau Premier ministre.
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