Invité de Territoires d’Infos ce jeudi, l’ancien ministre de l’Agriculture a exposé sa position sur le sujet qui agite le monde agricole : le glyphosate. La Commission européenne a reporté le vote sur le renouvellement de la licence du glyphosate dans l’UE. Cette substance active présente dans le Roundup - le désherbant le plus répandu au monde - est soupçonnée d’être cancérigène. Les États membres de l’Union européenne doivent s’accorder sur la reconduction du glyphosate ou sur sa sortie progressive du marché. Il n’y a eu pas de décision sur le glyphosate « parce que les États (membres de l’UE NDLR) ne sont pas d’accord, c’est entre les États » précise Stéphane le Foll.
« Moi le glyphosate j’en ai rien à faire, ce n’est pas mon sujet » lance Stéphane le Foll. Pour lui, la priorité n’est pas là : « Mon sujet c’est quelle agriculture on veut, comment on répond à deux questions majeures : à la fois produire en qualité et en quantité suffisante pour permettre à tout le monde d’avoir accès à l’alimentation et comment on change l’agriculture d’aujourd’hui pour la rendre durable et pérenne dans le temps » explique-t-il. Pour sortir de l’utilisation du glyphosate, il prévoit que « la transition, qui est une mutation profonde de tous les modèles de production, pour ceux qui sont déjà engagés c’est cinq ans. »
Auteur d’un livre sur l’agriculture « La première graine » aux éditions Calmann Lévy, il précise sa vision de l’agriculture de demain. L’ancien ministre de l’Agriculture souhaite « qu’on aille vers une agriculture (…) qui utilise la photosynthèse et l’énergie solaire (…) je pense qu’on doit aller vers un système qui capte beaucoup plus de carbone. » Connaisseur du monde agricole français, il estime qu’il faut donner « du temps pour créer de nouveaux modèles qui se passeront de phytosanitaire, d’herbicide et de pesticide. »