Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Municipales à Paris : les sénateurs LREM misent sur l’investiture de Griveaux
Par Public Sénat
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« C’est important d’avoir un homme de confiance du Président pour la mairie de Paris » lâche une sénatrice à la sortie de la réunion de groupe LREM. Un autre est même surpris par notre question. « Mais, c’est Benjamin qui sera désigné » affirme-t-il comme une évidence avant qu’un autre élu ne se sente obligé de préciser qu’il « aime beaucoup Cédric Villani ».
Quelques heures avant les auditions des trois candidats à l’investiture LREM pour les municipales à Paris, l’ambiance était loin d’être fébrile dans les rangs des sénateurs LREM. Les trois députés LREM, Hugues Renson, Benjamin Griveaux et Cédric Villani, disposent d’1H30 chacun pour présenter leur projet devant la Commission nationale d'investiture (CNI). Des auditions qui, à entendre le député de l’Essonne, Cédric Villani, seront déterminantes. « J'y crois » a-t-il assuré sur BFM TV, ce matin.
« Pour Paris, ce serait ironique de dire qu’Emmanuel Macron s’en désintéresse complètement »
Et si parmi les cadres de La République en Marche, on répète à l’envi que c’est uniquement la CNI « qui prend les décisions », les récents déplacements d’Emmanuel Macron à Marseille puis à Lyon, laissent à penser que le chef de l’État surveille de près la situation dans les grandes villes (voir notre article). « Le délégué général de LREM, Stanislas Guérini, lui-même dit que c’est un mouvement essentiellement vertical et qui manque de transversalité (…) C’est un peu la pagaille, on ne sait pas très bien comment ça marche, qui prend les décisions et où. Ceci dit, c’est long de construire un parti » rappelle le sénateur des Français de l’étranger, Richard Yung avant d’ajouter : « Pour Paris, ce serait ironique de dire qu’Emmanuel Macron s’en désintéresse complètement ».
Malgré la belle fin de campagne de Cédric Villani, 600 personnes étaient rassemblées à son meeting, au théâtre du Gymnase, jeudi soir, ce serait donc « l’homme de confiance, » donc du chef de l’État, l’ancien porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux qui tiendrait la corde.
Benjamin Griveaux est « celui qui est parti le plus tôt ». « Il a des qualités politiques et une expérience politique qui vont lui servir dans une bataille qui va être très difficile » rappelle le président du groupe LREM. Car François Patriat ne s’en cache pas, son candidat favori pour briguer la mairie de Paris sous les couleurs de LREM, est l’ancien porte-parole du gouvernement. Pour autant, le sénateur de Côte d'Or assure que son opinion « ne préjuge pas de la décision de la commission ». « Je ne (la) connais pas (...) Je n’ai aucun écho ».
« Dans la salle de la commission nationale d’investiture, je ne savais pas si j’allais être désigné »
De son côté, Julien Bargeton, sénateur de Paris, un temps candidat à l’investiture et désormais soutien de Benjamin Griveaux, minimise le poids du Président dans le choix du candidat. « Il ne faut pas du tout sous-estimer cette étape de la commission nationale d’investiture. Les présentations, à Paris comme ailleurs, joueront un rôle très important dans le choix qui sera effectué. C’est là que se fera le choix (…) Moi, je suis passé par là pour être sénateur. Quand je suis rentré dans la salle de la commission nationale d’investiture, je ne savais pas si j’allais être désigné » rapporte-il.
Le verdict de la CNI pour Paris sera connu au plus tard mercredi 10 juillet.