Municipales à Paris: Villani maintient sa candidature malgré l’appel de Macron

Municipales à Paris: Villani maintient sa candidature malgré l’appel de Macron

Cédric Villani, pressé par Emmanuel Macron de se "rapprocher" de Benjamin Griveaux pour les élections municipales à Paris, a...
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Par Ambre TOSUNOGLU, Paul AUBRIAT

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Cédric Villani, pressé par Emmanuel Macron de se "rapprocher" de Benjamin Griveaux pour les élections municipales à Paris, a opposé dimanche soir une fin de non-recevoir au président de la République, en "maintenant sa candidature librement".

Après un entretien de près d'une heure dans l'après-midi à l'Élysée, entre le chef de l'État et le candidat LREM dissident, l'entourage d'Emmanuel Macron a d'abord indiqué que le président avait demandé au mathématicien "de se rapprocher de Benjamin Griveaux dans un esprit d'unité et de rassemblement afin de faire converger les projets".

Las: moins de trente minutes plus tard, Cédric Villani lui a sèchement répondu, en actant "une divergence majeure" avec le chef de l'État. "Entre l'appartenance à un appareil politique et l'engagement pour la ville qui m'a fait, je choisis de rester fidèle aux Parisiennes et aux Parisiens en maintenant ma candidature librement", a martelé le (toujours) député LREM de l'Essonne devant les grilles du palais présidentiel.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole de Benjamin Griveaux, Marie-Laure Harel, a déploré "la division et la dissidence", en interrogeant: "Quel est son projet au final, perdre lui-même et faire perdre sa famille politique ?"

En fermant la porte à Emmanuel Macron, au risque de se faire exclure du parti, M. Villani écrit un nouveau chapitre d'une campagne parisienne mal engagée pour la macronie et plombée par des mauvais sondages.

Selon une étude Odoxa-CGI pour Le Figaro parue dimanche, Benjamin Griveaux recueille 16% des intentions de vote au premier tour, et Cédric Villani 10%, loin derrière Anne Hidalgo (24%) et Rachida Dati (18%).

Depuis plusieurs semaines, de nombreuses voix réclamaient une prise de position présidentielle afin de "siffler la fin de la récréation" et de donner un soutien clair à Benjamin Griveaux - à l'image de celui exprimé par Édouard Philippe dès septembre. "Mais cette réunion de dimanche à l'Élysée, ça n'est pas bien joué pour le président de la République, parce que ça l'affaiblit", constate, amer, un haut cadre du parti.

- "Que des perdants" -

Villani, qui a ajouté à son agenda une réunion publique lundi soir au moment même où son rival tiendra son deuxième meeting, est-il désormais condamné à être exclu de LREM ?

"Cédric Villani a fait le choix de la rupture avec le président de la République, il sort enfin de l'ambiguïté. Maintenant les choses sont très claires, on va enfin pouvoir parler de Paris et des Parisiens, c'est tant mieux", indique un proche du candidat Griveaux.

"Il faut faire attention, ça légitimerait une alliance verte avec Belliard", met tout de même en garde un marcheur historique. Le mathématicien a justement mis en avant dimanche soir la proposition du candidat écologiste David Belliard de former à Paris une "coalition climat" - même si pour l'heure, il n'y a pas répondu et renvoie son interlocuteur au soir du premier tour, le 15 mars.

"On ne peut être que content que Cédric Villani préfère la coalition climat plutôt que de répondre aux ordres de Macron. Maintenant, il va falloir passer à la deuxième étape et rompre avec la politique anti-climat et anti-sociale permanente du gouvernement", réagit auprès de l'AFP Anne Souyris, porte-parole de David Belliard.

Reste que Villani a pris un risque en s'attaquant frontalement au chef de l'État. "Son expression était terriblement maladroite, parce qu'il se coupe de toute une partie de marcheurs et d'élus, qui sont légitimistes", estime un élu LREM, alors que le médaillé Fields était jusqu'alors "porteur pour beaucoup de députés de valeurs qui sont celles du mouvement depuis l'origine", selon une députée, et qu'il jouissait "de soutiens et d'amitiés au sein du groupe beaucoup plus forts que ceux de Benjamin Griveaux".

"La situation n'est pas très claire et elle n'est pas très bonne, ni pour le président, ni pour Villani, ni pour Griveaux", soupire un marcheur de la première heure. "La séquence ne fait que des perdants".

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