Municipales: LREM lance le grand démarchage des partenaires
Bons baisers de Bordeaux: la République en marche, réunie dimanche autour du gouvernement, a multiplié les mains tendues à ses partenaires de...

Municipales: LREM lance le grand démarchage des partenaires

Bons baisers de Bordeaux: la République en marche, réunie dimanche autour du gouvernement, a multiplié les mains tendues à ses partenaires de...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT, Paul AUBRIAT

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4 min

Publié le

Bons baisers de Bordeaux: la République en marche, réunie dimanche autour du gouvernement, a multiplié les mains tendues à ses partenaires de tous bords en présence de François Bayrou (MoDem), poursuivant sa volonté "d'élargir la majorité" à six mois des municipales.

Depuis son université d'été, baptisée "Campus des territoires", le parti présidentiel a envoyé des cartes postales tous azimuts, avec en tête les prochaines échéances électorales.

"Nous allons continuer à élargir notre majorité", a ainsi martelé à la tribune le patron de LREM, Stanislas Guerini, devant un parterre de ministres, cadres, militants, mais aussi des émissaires d'autres formations du centre (MoDem, Agir, Mouvement radical, UDI, UDE...).

"Car je vous le dis: notre destin n'est pas de finir comme nos prédécesseurs, c'est-à-dire un mouvement déserté et radicalisé", a-t-il insisté, estimant qu'"il y a en réalité encore beaucoup d'élus locaux progressistes qui ne nous ont pas encore rejoints".

Dans cette perspective et à l'unisson du gouvernement, les marcheurs doivent donc adopter les codes de l'acte II du quinquennat: être "humbles", "modestes", ne pas céder à la "tentation hégémonique" ni vouloir "planter des drapeaux partout", ont répété tous les intervenants, du Premier ministre Édouard Philippe à François Bayrou en passant par M. Guerini et son numéro 2, Pierre Person.

En quête d'ancrage territorial et conscient de ses faiblesses en la matière, La République en marche, qui vise les 10.000 conseillers municipaux après mars 2020, a donc opté pour une approche prudente du scrutin. Quitte à soutenir "des élus qui viennent d'étiquettes différentes", et à irriter les militants désireux d'en découdre, notamment avec les maires sortants comme à Nice ou Toulouse.

"L'enracinement municipal d'une formation politique est toujours progressif et c'est un considérable défi", a répété Édouard Philippe, en prenant pour exemple le parti gaulliste qui "a mis quinze ans à s'implanter".

Le raout militant était aussi l'occasion de soigner les partenaires, à qui M. Guerini a proposé "de travailler à travers une instance de coordination" qui se réunirait une fois par mois. Pas (encore ?) une confédération, donc, mais une manière de mettre de l'huile dans les rouages pour éviter les désaccords publics.

- "Débats salutaires" -

Car le MoDem a récemment marqué sa désapprobation après certaines investitures aux municipales, au premier rang desquelles celle du marcheur Thomas Cazenave à Bordeaux, face au maire sortant juppéiste Nicolas Florian et son premier adjoint MoDem Fabien Robert. Après avoir fait planer une vague incertitude sur sa participation, le patron du MoDem François Bayrou, sous les yeux de M. Robert, a joué l'apaisement en évoquant des "débats normaux et salutaires".

Le patron de LREM, Stanislas Guerini, lors du Campus des territoires du parti présidentiel, le 8 septembre 2019 à Bordeaux
Le patron de LREM, Stanislas Guerini, lors du Campus des territoires du parti présidentiel, le 8 septembre 2019 à Bordeaux
AFP

Mais "si nous choisissions de transformer l'élection municipale en élection d'appareil contre appareil, alors on serait sûr de perdre", a prophétisé M. Bayrou. Le leader centriste, dont les relations avec M. Philippe sont branchées sur courant alternatif, a cette fois affiché son entente avec le chef du gouvernement en partageant un petit-déjeuner en terrasse.

Dans les couloirs du Parc des expositions, le ministre de la Culture Franck Riester, président d'Agir, a pour sa part glissé qu'il y avait "d'autres villes où l'on se donne la liberté d'avoir des candidats autres que ceux de LREM". Mais pas de quoi en prendre "ombrage", a-t-il aussi nuancé.

Un message a aussi été adressé à l'aile sociale-démocrate via le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, depuis Paris. L'ancien socialiste, qui est à la manœuvre avec le secrétaire d'État Olivier Dussopt, a confirmé sur le plateau du Grand rendez-vous (CNews/Europe 1/Les Échos) qu'un "lieu de réflexion" destiné à accueillir ceux qui "se retrouvent globalement dans l'action du président de la République" se concrétiserait "dans les jours qui viennent".

La structure "plutôt tournée vers les élus locaux", dixit un cadre de LREM, pourrait intégrer la future "instance de coordination", afin de constituer un pendant à "La République des maires" de l'édile d'Angers Christophe Béchu, orientée au centre-droit.

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