Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Mutisme de Salah Abdeslam : « De la provocation » selon Esther Benbassa
Par Public Sénat
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Esther Benbassa, sénatrice (écologiste) de Paris, à l’origine d’un rapport sur le désendoctrinement, le désembrigadement et la réinsertion des djihadistes en France, estime que le silence de Salah Abdeslam, membre des commandos djihadistes du 13 novembre 2015 est « de la provocation ».
Pour la sénatrice, le désendoctrinement de ce jeune homme est impossible : « Là c’est trop tard. Le vrai travail devrait être en amont. Et c’est ce que nous n’avons pas su faire correctement. Nous avons fait des pansements mais pas un vrai travail individuel. Un vrai travail de noyautage des groupes qui étaient en train d’être endoctrinés (…) Nous n’avons pas su évaluer le danger réel que cela représentait. »
Les djihadistes français semblent avoir souvent glissé de la petite délinquance à la radicalisation : « C’était des gens qui avaient nourri une haine de la France (…) qu’ils pensaient juste parce qu’ils se croyaient rejetés. Ce qui n’est pas tout à fait faux mais cela ne justifie rien. » Et elle conclut : « Espérons que l’affaiblissement de Daech fera que cette idéologie sera moins forte sur ces personnes faciles à manipuler. »