Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Nicolas Bay : « Macron est emblématique du système jusqu’à la caricature »
Par Public Sénat
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Invité de Territoires d’Infos sur Public Sénat et Sud Radio, le secrétaire général du Front national, Nicolas Bay, dit ne pas s’inquiéter de l’alliance entre Emmanuel Macron et François Bayrou, alors que le leader du mouvement « en marche ! » remonte dans les sondages.
« François Bayrou et Emmanuel Macron sont en phase sur le fond, c'est-à-dire qu’ils acceptent l’idée de suppression de la Nation, et nous, c’est ce que nous refusons. Progressivement s’installent dans cette campagne présidentielle, au-delà des péripéties politiciennes, des jeux d’alliance et du nombrilisme de chaque famille politique le vrai débat de fond qui peut amener Marine le Pen à gagner en mai prochain ». Il dénonce « la vieille politique politicienne, avec François Bayrou qui se rallie sans conditions, sans doute pour obtenir des circonscriptions législatives ».
Selon lui, Emmanuel Macron est « emblématique du système jusqu’à la caricature ».
« C’est quand même le banquier ministre du Parti socialiste. Il est le principal comptable du bilan de François Hollande et de ce quinquennat ».
Alors que cette alliance se fonde sur la mise en place d’une loi sur la transparence de la vie publique, Nicolas Bay s’interroge sur la probité d’Emmanuel Macron.
« Je ne suis pas sûr qu’il soit irréprochable » explique-t-il. « Quand on voit les affaires du PS, Cahuzac, Guérini, etc… Je ne suis pas sûr que Macron soit le mieux placé pour donner des leçons ».
Alors que le FN est empêtré dans les affaires de ses assistants parlementaires européens avec une mise en examen de la cheffe de cabinet de Marine Le Pen, Nicolas Bay accuse « l’instrumentalisation de la justice » en pleine campagne électorale. « L’affaire évoquée date de deux ans, et nous maintenons que les accusations portées contre nous sont infondées. (…) On assiste à une perquisition médiatique. Le but est de déposséder les Français des enjeux présidentiels. L’institution judiciaire peut être manipulée, instrumentalisée par le pouvoir politique. Je vous rappelle que le parquet national financier obéit au gouvernement ».