Nicolas Hulot revient, au moins à la tête de sa fondation
Retour à la case ONG pour l'ex-ministre Nicolas Hulot, qui a promis de revenir dans l'arène pour défendre la transition...

Nicolas Hulot revient, au moins à la tête de sa fondation

Retour à la case ONG pour l'ex-ministre Nicolas Hulot, qui a promis de revenir dans l'arène pour défendre la transition...
Public Sénat

Par Catherine HOURS

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Retour à la case ONG pour l'ex-ministre Nicolas Hulot, qui a promis de revenir dans l'arène pour défendre la transition écologique et, dans un premier temps, retrouve la tête de sa fondation.

"Dans ce monde qui se fragmente, je veux modestement essayer d'être un trait d'union", a-t-il dit après sa désignation mercredi comme président d'honneur de la FNH, qui reprend par la même occasion son nom originel de "Fondation Nicolas Hulot".

"Je veux voir comment rassembler, faire émerger les bonnes idées, faire en sorte que la créativité en France et ailleurs puisse à la fois inspirer les politiques et en même temps les libérer", a-t-il expliqué par téléphone à l'AFP, cloué dans sa maison bretonne par la grippe.

La démission d'Audrey Pulvar, qui le remplaçait depuis son entrée au gouvernement en mai 2017, a été actée par le conseil d'administration. L'économiste Alain Grandjean est nommé président au côté du président d'honneur.

"Le tandem économie et écologie est inscrit désormais jusque dans la gouvernance de la FNH", explique la structure, fondée en 1990 par l'ex-animateur télé.

Alain Grandjean, compagnon de route de longue date, assurera "une présidence plus opérationnelle", explique Nicolas Hulot.

Alors quelle place concrète l'avocat en chef du climat prendra-t-il finalement, cinq mois après son départ du gouvernement? Que va-t-il faire de sa popularité, lui qui reste la personnalité politique préférée des Français selon un sondage paru mi-janvier?

"J'ai envie de mettre en valeur ce qui peut contribuer à être la solution. Déjà ce simple rôle est essentiel dans une France sur le fil du rasoir et pas loin de s'éparpiller", dit-il.

Mais "je n'ai pas l'intention de refaire du lobbying permanent, de m'exprimer sur tous les sujets. Ce que l'on doit apporter est un peu de recul et ne rien faire qui ajoute de la division à la division", ajoute-t-il.

Prudent quand il s'agit de critiquer le gouvernement, il l'appelle en revanche à saisir cette "opportunité magnifique" du "grand débat" pour écouter, et agir "en grand".

"Si on fait une réforme du modèle alimentaire, on va jusqu'au bout! Si l'on s'évertue à prolonger un modèle économique qui a eu ses succès mais qui est aujourd'hui la cause de désordres, parce qu'il épuise les ressources et concentre les richesses, il ne faudra pas s'étonner que demain les colères sonores ou sourdes se rejoignent", dit-il.

- "Pas d'égal" -

Sur le front climatique, le réchauffement arrive à un moment charnière, avec une hausse des températures de 1,5°C possiblement dès 2030. Les mesures sont insuffisantes et le mouvement des "gilets jaunes" a relégué les préoccupations environnementales au second plan.

A la tête de sa fondation, Nicolas Hulot "sera obligé de prendre position sur un certain nombre de sujets", souligne Géraud Guibert, du think tank La Fabrique écologique, qui se réjouit du retour d'"une voix forte": "en matière de rayonnement médiatique, il n'a pas d'égal".

Mais il devra être "porteur de solutions concrètes", dit-il. "On n'en est plus à l'époque de la sensibilisation", et "son expérience" ministérielle sera "un plus".

Le militant de 63 ans pourra s'appuyer sur une mobilisation grandissante de la rue, suscitée en partie par sa démission.

"Malgré la focalisation sur le mouvement des +gilets jaunes+, la préoccupation climatique s'exprime et il faut lui donner une reponse à la hauteur", souligne Hulot.

Son retour est "une excellente nouvelle", estime Ludovic Bayle, du collectif "Citoyens pour le climat", à l'origine des marches pour l'action climatique: "son passage au gouvernement lui a permis de voir la complication, d'être plus dans le concret".

"Nicolas Hulot apporterait une voix supplémentaire à un mouvement dynamique, et tout le monde serait content", résume Simon Persico, professeur à Sciences-Po Grenoble.

"Après, la question reste toujours celle du débouché politique", ajoute-t-il. "L'écologie, autour de l'enjeu climatique et des questions d'inégalité et de solidarité qu'elle pose... est aujourd'hui ce qui pourrait recomposer la gauche. Mais aura-t-il l'ambition d'y participer?"

Là-dessus, la réponse de l'intéressé est "clairement non", même si "comme simple citoyen, je regrette cette dispersion".

Pour autant, il compte bien intervenir dans la campagne des européennes avec "des propositions", bien qu'"avec parcimonie".

Partager cet article

Dans la même thématique

Nicolas Hulot revient, au moins à la tête de sa fondation
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Nicolas Hulot revient, au moins à la tête de sa fondation
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le