Nicolas Hulot, « un bon ministre » pour Audrey Pulvar

Nicolas Hulot, « un bon ministre » pour Audrey Pulvar

Invitée de l’émission « On va plus loin », Audrey Pulvar, présidente de la Fondation pour la nature et l’homme, milite pour la création d’une chambre citoyenne composée de citoyens tirés au sort et de scientifiques.
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Celle qui est devenue la présidente de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), en juin 2017, en succédant à Nicolas Hulot, prend depuis son bâton de pèlerin, pour défendre l’environnement : « Je crois que malheureusement, l’environnement a été un sujet très fort et très porteur au milieu des années 2000 et qu’aujourd’hui s’est installé dans la tête du grand public et dans le discours politique, la petite musique selon laquelle l’environnement serait systématiquement une contrainte [et] serait systématiquement punitive. »

Elle prône aujourd’hui l’idée, développée dans l’ouvrage collectif « Inventer la démocratie du XXIe siècle » (éditions « Les liens qui libèrent »), d’une assemblée citoyenne : « L’idée, c’est d’agir aujourd’hui sur la production de la loi, pour qu’elle soit conforme aux intérêts des générations futures et aux intérêts du long terme. Avec une chambre, qui serait à côté de l’Assemblée nationale et du Sénat et qui serait composée en partie de citoyens tirés au sort, en partie d’un conseil scientifique (…) C’est l’idée d’associer vraiment le citoyen à la décision politique (…) et puis d’éclairer la décision politique à l’aune scientifique. »

Audrey Pulvar voit cette assemblée, l’Assemblée citoyenne du long terme, comme  « une chambre sur le chemin de la loi » : « Ce serait bien qu’il y ait un petit stop à l’Assemblée citoyenne du long terme [au moment de la navette parlementaire NDLR], qui donnerait un avis important [et] pris en compte, sur la compatibilité des textes de loi et les intérêts du long terme. »  

 Pour la Fondation pour la nature et l’homme, Emmanuel Macron a repris l’idée en l’appelant « chambre du futur » : « Quand le chef de l’Etat (…) parle de prendre en compte les intérêts du long terme dans la décision politique, que ce soit à travers le CESE (Conseil économique, social et environnemental) ou que ce soit à travers la chambre que nous proposons, de toute façon pour nous, c’est pour la bonne cause. »

 

« Le réchauffement climatique, c’est une affaire de pays riches face aux pays pauvres. »

Audrey Pulvar milite également pour les changements de comportements face au réchauffement climatique et parle de « partage », de « solidarité » et de « sobriété » : « On sait que le système capitaliste mondialisé dans lequel on vit, a des avantages mais aussi des travers. Et la question du réchauffement climatique incarne tous les travers de ce système. Parce que le réchauffement climatique, c’est une affaire de pays riches face aux pays pauvres. Et dans les pays riches et développés, de classes aisées par rapport aux classes défavorisées. (…) Plus on est riche, plus on consomme. Plus on détruit l’environnement et plus on est résiliant, on a la capacité de se protéger de l’impact du réchauffement climatique. Donc on a moins intérêt à ce que ça change. Et plus on est démuni, plus on est pauvre, moins on consomme, moins on pollue mais plus on est victime de l’impact du réchauffement climatique. Et on n’a pas les  moyens de s’en protéger. »

 

A la question de savoir si la Fondation pour la nature et l’homme, peut juger la politique de Nicolas Hulot en tant que ministre, alors que celui-ci a été pendant 27 ans à la tête de cette fondation, sa successeure répond : « Il arrive que nous soyons en désaccord et nous le disons. Nous l’avons dit fortement au moment de l’annonce qui a été faite de renoncer à l’objectif d’une baisse de la part du nucléaire dans notre consommation d’électricité, en termes de cap et d’années (…) Quand on n’est pas d’accord on le dit et quand on est d’accord on le dit aussi ». Et d’ajouter : « Je pense que c’est un bon ministre (…) et j’espère qu’il restera le plus longtemps possible au gouvernement parce qu’il a des chantiers très importants à mener. Il n’est pas dans un gouvernement très écolo-friendly (…) S’il n’est pas là, je crains que son successeur ou sa successeure ait encore moins de marge de manœuvre. »

 

Pour voir l'entretien avec Audrey Pulvar, en intégralité :

OVPL : Interview d'Audrey Pulvar, en intégralité
11:40

 

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