Notre-Dame: trêve des partis pour les européennes, le temps du “deuil”

Notre-Dame: trêve des partis pour les européennes, le temps du “deuil”

Face à l'incendie qui a ravagé la cathédrale de Notre-Dame de Paris, la quasi-totalité des partis ont décidé mardi d'observer une...
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Par Eric LAGNEAU

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Face à l'incendie qui a ravagé la cathédrale de Notre-Dame de Paris, la quasi-totalité des partis ont décidé mardi d'observer une "trêve" d'au moins 24 heures dans la campagne des européennes, le temps de la "tristesse" et du "deuil".

Et le chef de l'Etat lui-même a continué à se consacrer à Notre-Dame dans une allocution télévisée mardi soir. Plutôt que "la politique et ses tumultes", "souvenons-nous de ces dernières heures, hier soir, cette nuit, ce matin", quand "chacun" était "à sa place, dans son rôle", a-t-il déclaré.

Dès lundi soir, alors que la cathédrale brûlait encore, l'ensemble de la classe politique avait exprimé, à l'unisson d'Emmanuel Macron, "l'émotion de toute une Nation".

Mardi, prenant acte du profond bouleversement dans le pays, qu'ils partagent, les partis ont annoncé les uns après les autres une suspension ou une trêve, au moins pour 24 heures. Un geste salué par le Premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire : "C'est appréciable que notre pays parfois traversé de turbulences, quand il est confronté à des événements graves, sa(che) s'apaiser".

Laurent Wauquiez (LR) a annulé le meeting qu'il devait tenir mardi à Nîmes (Gard) pour le lancement officiel de sa campagne.

"Nous vivons tous collectivement ce moment comme un deuil", a déclaré François-Xavier Bellamy, la tête de liste LR, sur LCI, en saluant l'attitude responsable du personnel politique : "Que la classe politique s'émeuve d'une seule voix, c'est légitime et nécessaire, et c'est beau même".

La chef de file de la liste de la majorité présidentielle, Nathalie Loiseau, a annoncé la suspension de sa campagne "jusqu'à nouvel ordre". "Nous vivons un moment de tristesse profonde. La liste Renaissance se joint naturellement à ce moment d'union nationale", a-t-elle écrit sur Twitter.

"Les déplacements des colistiers sont annulés aujourd'hui et la grande réunion publique prévue jeudi à Marseille est reportée", a-t-on précisé de source LREM.

Le Rassemblement national a lui aussi annoncé la suspension de sa campagne pour "au moins 24 heures", "jusqu'à la prochaine prise de parole" d'Emmanuel Macron. Jordan Bardella, tête de liste du parti aux européennes, a annulé une réunion publique à Créteil mercredi.

Raphaël Glucksmann (Place publique/PS) et Ian Brossat (PCF) ont suspendu leur campagne pour 24h, ont fait savoir à l'AFP leurs entourages.

- "Ton juste" -

Seul tête de liste avec Bellamy présent dans les matinales mardi matin, l'écologiste Yannick Jadot (EELV) a salué l'appel à une souscription d'Emmanuel Macron et le "ton juste" de son discours sur le parvis de Notre-Dame.

Il n'y aura pas de suspension de sa campagne en tant que telle car "on n'avait pas de grands meetings prévus ces prochains jours", a-t-il éludé sur Public Sénat.

Benoît Hamon (Générations) a annulé un déplacement mardi mais les autres de la semaine sont maintenus, précise son entourage.

Après avoir salué le report de l'allocution d'Emmanuel Macron et appelé à "24 heures de pause politique", LFI a reporté des actions prévues sur les réseaux sociaux, tout en maintenant "les réunions publiques ce mardi soir", en soulignant que "la vie démocratique doit reprendre".

Quelques voix discordantes ont d'ailleurs d'ores et déjà commencé à se faire entendre. Le sénateur PCF de Paris Pierre Laurent a ainsi estimé qu'au-delà des dons privés, l'Etat devait "prendre ses responsabilités dans la reconstruction" de Notre-Dame et "augmenter son budget pour le patrimoine".

Le président de l'UPR et candidat souverainiste aux européennes, François Asselineau, a argué que selon lui beaucoup de Français "font remarquer avec amertume que cette destruction partielle de Notre-Dame de Paris est malheureusement cohérente avec ce sentiment de destruction généralisée de tout ce qu'est la France".

Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, qui a suspendu sa campagne dès lundi soir, s'est singularisé en déclarant, alors qu'on lui faisait remarquer que ni la justice, ni la classe politique n'ont évoqué l'hypothèse d'un attentat: "Il faut savoir si c'est un accident ou un attentat".

Réponse du ministre de l'Intérieur sur le parvis de la cathédrale, mardi après-midi : "On n'est pas un responsable politique quand on se permet de venir ici et de lancer une petite polémique électorale", "quand on se complaît dans le complotisme".

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