« Nous avons le devoir d’être clairs, nous sommes dans l’opposition », insiste François-Xavier Bellamy

« Nous avons le devoir d’être clairs, nous sommes dans l’opposition », insiste François-Xavier Bellamy

Invité de notre matinale, François-Xavier Bellamy est revenu sur les résultats des élections législatives et l’attitude que tiendra LR pendant la prochaine législature. L’eurodéputé LR s’appuie sur son expérience au Parlement européen et réaffirme que LR restera dans l’opposition, sans fermer la porte à « voter des amendements » avec le RN.
Louis Mollier-Sabet

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« L’élection législative que nous venons de vivre témoigne de la crise profonde que traverse notre démocratie. » Sur le constat, tout le monde devrait partager le diagnostic de François-Xavier Bellamy : « On voit à quel point les Français se détournent de la politique. Il n’y a de dynamique claire nulle part. » Après un taux d’abstention historique au 1er tour et une Assemblée nationale éclatée, « les Français ont besoin de clarté », d’après l’eurodéputé LR, qui en fait le maître-mot de la droite : « Nous avons le devoir d’être clairs. Nous sommes dans l’opposition, nous restons dans l’opposition à Emmanuel Macron. De fait, nous avons l’occasion de défendre nos priorités, mais nous le ferons dans la clarté. Nous avons des députés LR qui sont arrivés avec un mandat clair, nous savons ce que nous défendons auprès d’eux. Ce qui va dans ce sens, nous le voterons, comme nous l’avons fait depuis des années. Si nous avons une réforme des retraites courageuse, comment pourrions-nous ne pas la voter ? Ce qui permettra de revaloriser le travail, nous le soutiendrons. »

« Au Parlement européen, il nous arrive de voter des amendements que dépose le RN »

Pourtant à LR, la ligne ne semble pas être aussi « claire » que veut bien le dire François-Xavier Bellamy. Jean-François Copé plaide par exemple pour un « pacte de gouvernement », une voix « minoritaire » au sein de LR pour l’eurodéputé : « L’immense majorité de notre famille politique et l’immense majorité des députés élus ne veut pas que nous nous laissions dissoudre dans le macronisme, nous avons besoin de clarté, de constance. Ceux qui pensent qu’Emmanuel Macron défend la ligne qu’il faut pour l’avenir de notre pays, ont tout à fait le droit de soutenir Emmanuel Macron, mais nous nous resterons dans l’opposition. »

D’après François-Xavier Bellamy, le sens de l’histoire est, lui aussi, clair : « Le macronisme, c’est terminé si vous voulez mon avis. Cette situation improbable où un homme décidait tout seul depuis l’Elysée, les députés de la majorité présidentielle n’ont servi qu’à mettre en scène la pièce qu’écrivait le Président depuis son bureau élyséen, c’est fini. Et c’est très bien. »

Mais cela ne rend-il pas l’Assemblée ingouvernable ? « Je n’en suis pas sûr. Je travaille tous les jours dans un Parlement où il n’y a pas de majorité absolue, ça ne veut pas dire que ça ne fonctionne pas. Cela veut dire que dans ce contexte-là, le Parlement pèse vraiment. » Quitte à travailler contre la majorité présidentielle avec le RN ou la Nupes ? « Je nous reconnais assez peu de convergences avec l’extrême-gauche. Au Parlement européen on est dans la même situation : chaque groupe fait valoir ses priorités, il ne s’agit pas de se compromettre, mais de peser dans la balance sur ses priorités, et il nous arrive de voter des amendements que dépose le RN. »

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