« Nous devons préparer les batailles à venir »  lance Castaner

« Nous devons préparer les batailles à venir » lance Castaner

Dans un show qui rappelle les meetings d’Emmanuel Macron, le nouveau délégué général de la République En Marche, élu à l’unanimité, affirme vouloir poursuivre la montée en puissance du mouvement et préparer les prochains scrutins.
Public Sénat

Temps de lecture :

6 min

Publié le

Mis à jour le

C’était son jour de gloire. Christophe Castaner a été élu délégué général de la République En Marche et a donc eu le privilège de conclure le premier Conseil du mouvement politique. Arrivé sur une musique de Rihanna, le Secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement s’est fendu un discours dans le pur style macronien : seul au milieu de la scène, en essayant de quitter ses notes, le temps d’un bon mot à un public conquis. Le tout rappelant les meetings du président de la République, lors de la campagne présidentielle.

Le nouveau patron de LREM a d’abord rappelé ses origines dans une allégorie. « Je suis cet homme de Haute-Provence qui aime le thym qui pousse sur la montagne de Lure » a-t-il expliqué. « C’est dur de pousser entre la caillasse et la sécheresse. Nous avons un proverbe qui dit : plantons le thym, la montagne fleurira. Ce thym était le signe de reconnaissance des résistants. Ce thym pousse toujours difficilement, mais il résiste. Je suis de cette terre qui a vu les idées du Front national se répandre comme un vent mauvais. Alors, oui, ce 12 juillet 2016 à la Mutualité, quand Emmanuel Macron a refusé ce qui semblait être une évidence pour tous, que le Front national serait en tête du premier tour, quand il s’y est opposé alors j’ai compris. J’ai compris qu’il nous conduirait à la victoire face au populisme, face aux peurs, face à la résignation. »

Castaner: "Je suis cet homme de Haute provence qui aime le thym"
01:49

C’est d’ailleurs un vibrant hommage qu’il a rendu au président de la République. « Emmanuel Macron, c’est cet homme aux intuitions fulgurantes. Cet homme de parole, cet homme qui écoute, cet homme qui respecte, cet homme qui a su nous rassembler, cet homme qui a redonné l’espérance à toute la France » a-t-il énoncé. Dans une longue série de remerciements, il a cité les ministres et surtout le Premier d’entre eux, Edouard Philipe, dont il a pu vanter les boutons de manchette « assez bizarres. »

Promesses aux adhérents

Puis, c’est sur son cas personnel que le nouveau délégué s’est attardé. « Depuis quelques semaines, la question de savoir si je rêvais de devenir le chef de notre mouvement revient souvent… Non. Ce n’est pas un rêve, ce n’est pas une ambition mais c’est une chance, c’est un honneur. C’est un devoir » a-t-il expliqué. « Je ne serai pas le chef du mouvement. Je serai un animateur, un facilitateur. Cette élection ne m’accorde aucun droit, aucun privilège. Elle ne me donne que des devoirs et je souhaite en être digne ».

Sur le mouvement, Christophe Castaner est ensuite revenu sur le mouvement en lui-même. « Le cœur de notre mouvement, ce sont d’abord des valeurs : l’ouverture, la bienveillance, l’honnêteté intellectuelle, le sens de l’intérêt général, l’attachement européen, le goût du risque » a-t-il détaillé.

« La promesse que fait ce mouvement à ses adhérents, c’est qu’ils ne seront pas de la chair à canons électorale, des cartes que l’on compte comme du bétail pour mesurer des rapports de force incessants et sans intérêt ? Non, ils seront utiles aux autres et à leurs pays. »

La base ne sera pas coupée des dirigeants laisse-t-il donc entendre. « Rien n’est plus aride qu’une discussion entre dogmatiques et sectaires. J’ai de l’expérience sur ce sujet. Rien n’est plus vain qu’une action imposée par le haut et exécutée sans âme quand elle n’est pas partagée, quand elle n’est pas appropriée par chacune et chacun. »

« De l’argent, nous allons en recevoir pendant les 5 années qui viennent mais il ne nous appartient pas, c’est celui des Français, car c’est de l’argent public » poursuit-il. « Votre délégué général ne sera jamais rémunéré. Chaque année, nous rendrons compte publiquement de l’utilisation de ces euros d’argent public parce que nous devons la transparence. »

« Nous allons continuer à nous dire ce qui ne va pas »

Alors qu’Emmanuel Macron est pointé du doigt pour être le « président des riches », Christophe Castaner a tenu à tordre le cou à ces accusations. « Nous ne jugeons jamais personne en fonction du solde de son compte en banque, nous ne jugeons personne en fonction de ses origines. Nous jugeons chacun en fonction de ce qu’il fait, ce qu’il dit. Jamais en fonction de son statut » a tranché le nouveau patron des LREM.

Puis Christophe Castaner s’est longuement attardé sur les critiques des opposants politiques. « Tous ceux qui nous combattent et beaucoup de ceux qui nous observent, pensent que nous allons trahir (nos principes). Que leurs passés vont s’imposer à nous, que des luttes d’appareil vont démarrer, que des frondeurs vont se déclarer, que des postures vont l’emporter… Ce sont exactement les mêmes qui disaient qu’on ne pouvait pas gagner une présidentielle sans avoir un parti implanté partout en France » souligne-t-il, précisant que les critiques internes ne seront pas étouffées. « Nous allons continuer à nous dire ce qui ne va pas » promet-il. « C’est indispensable pour corriger ce qui doit l’être. Je sais que certains de nos adhérents se sont posés et continuent de se poser des questions. Nous avons eu ce débat ce matin, au sein de notre Conseil (…) ces sujets ne sont pas tabous et tout ce qui doit être amélioré, le sera. »

Castaner: "La liberté de débat sera défendue" à LREM
02:15

« J’assume même des erreurs »

« Des questions se posent aussi, sur l’action du gouvernement » poursuit-il. « J’assume des maladresses et j’assume même des erreurs. Il le faut pour mieux les corriger mais il nous faut aussi tirer les leçons de l’échec des anciens partis. »

Rappelant le soutien indéfectible du mouvement à la majorité présidentielle, Christophe Castaner n’en n’oublie pas pour autant le futur. « Nous devons aussi préparer les batailles à venir car nous ne sommes pas un mouvement virtuel, nous sommes un mouvement politique. Nous serons présents partout ! Les européennes, les régionales, les départementales, les municipales n’ont peut-être lieu que dans quelques années mais elles peuvent se gagner ou se perdre dès aujourd’hui. »

Castaner: "Ici, n'oublions jamais ce que nous sommes! Nous sommes la République en Marche"
02:24

« La tâche qui nous attend est immense mais à la hauteur de l’attente de nos concitoyens » a-t-il conclu. « Notre seul moteur doit être l’intérêt général ».

Conseil LREM : le discours de Christophe Castaner
38:32

Dans la même thématique

FRA: Convention de l Union LFI Manon Aubry
11min

Politique

Européennes : LFI lance sa campagne en visant 2027, une stratégie dénoncée au PS et chez les Ecologistes

Avec l’appui médiatique de Jean-Luc Mélenchon, la tête de liste LFI, Manon Aubry, a lancé sa campagne des européennes en visant déjà la présidentielle. Un choix « assumé » par LFI mais critiqué par le reste de la gauche. Jean-Luc Mélenchon se fait aussi le chantre de la paix. David Cormand, numéro 2 de la liste des Ecologistes, y voit en réalité « une forme de soumission à l’agenda de Poutine, qui mène aussi à l’escalade ».

Le