Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Nouvelle-Calédonie : « La période du deuxième référendum se profile à l’horizon »
Par Public Sénat
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« Le scrutin qui s’est déroulé hier est un véritable succès démocratique et populaire » s’est félicité ce lundi matin (heure métropolitaine) le Premier ministre Édouard Philippe depuis Nouméa. Le référendum portant sur la question, « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » a rassemblé 80,6% de participants, soit 141 000 personnes. Si le « non » l’a emporté avec 56,4% contre 43,6%, la victoire des non-indépendantistes se révèle plus étriquée que prévu et ne met pas un terme au processus d’autodétermination de l’île. « Je proposerai à tous les membres du comité des signataires (en charge des suivis des accords de Nouméa NDLR) de se retrouver autour de la ministre des Outre-mer et de moi-même, au mois de décembre à Paris, pour une réunion qui devra permettre de tirer collectivement les premières conclusions de ce référendum » a pris acte Édouard Philippe.
En effet, selon les accords de Nouméa, deux autres référendums portant sur la même question de souveraineté sont possibles dans les quatre prochaines années. En mai 2019, date des élections au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, un tiers des membres du Congrès « pourra provoquer l’organisation d’une nouvelle consultation » dans les deux ans. Si le « non » l’emporte à nouveau, une nouvelle consultation pourra être organisée selon la même procédure dans les deux ans.
« Faire tout pour éviter un deuxième et un troisième » référendum
Une disposition des accords de Nouméa que Pierre Frogier, sénateur LR et président du Rassemblement (parti non-indépendantiste), voulait faire disparaître la semaine dernière. « Il faut un grand non parce que le 5 novembre ce ne sera plus comme avant (…) Il ne nous servira à rien de poser la même question par référendum, une deuxième et une troisième fois. Je déposerai donc une proposition de loi constitutionnelle de façon à écarter ces référendums (prévu par les accords de Nouméa) » annonçait-il. Début septembre, deux sondages donnaient, en effet, une large défaite des indépendantistes avec 60% des sondés opposés à l’indépendance.
Interrogé ce lundi, Pierre Frogier ne désarme pas. « Ce que je souhaite, c’est qu’on fasse tout pour éviter un deuxième et un troisième (référendum). Je poursuivrai l’engagement que j’ai pris devant les Calédoniens. Parce que la société calédonienne ne peut pas s’offrir un pareil débat dans deux ans et un autre dans quatre ans ».
Une position que ne partage pas Philippe Gomes, député UDI de la Nouvelle-Calédonie et fondateur du parti Calédonie-Ensemble. « L’arithmétique électorale, c’est une chose, on la connaît, c’est 56/44. Ça n’empêchera pas la poursuite du dialogue et la nécessité de trouver de nouveaux consensus pour continuer à construire le vivre ensemble, la stabilité politique et la paix dans notre pays » déclare-t-il au micro de Public Sénat.
« De nombreux non-kanaks ont voté oui à ce référendum »
Les résultats de dimanche constituent donc une défaite prometteuse pour le camp des indépendantistes. « Nous sommes satisfaits. Le travail continue parce que s’ouvre une deuxième période. La période du deuxième référendum qui se profile à l’horizon. Nous en avons parlé avec le Premier ministre parce que nous sommes persuadés que le projet politique porté par le FLNKS devient quelque chose de possible au vu de ces résultats. Parce que de nombreux non-kanaks ont voté oui à ce référendum » détaille Rock Wamytan, président du groupe UC-FLNKS au congrès de Nouvelle-Calédonie.