Le Parti socialiste demande que le discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe, prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne, soit décompté des temps de parole et inscrit dans les comptes de campagne de la majorité présidentielle. Pour le patron du PS, invité de Public Sénat, le chef de l’Etat est devenu « candidat à cette élection européenne ».
Bruno Retailleau et Olivier Marleix refusent de donner un blanc-seing au Président
Par Public Sénat
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« Jusqu’où êtes-vous prêts à aller ? » La question d’Emmanuel Macron adressée aux oppositions a fait couler beaucoup d’encre. Alors que le président de la République compte désormais une majorité relative à l’Assemblée nationale, des accords seront indispensables pour faire la loi. Dans une courte allocution, le chef de l’Etat a donc appelé l’opposition à clarifier leur position vis-à-vis de l’exécutif.
Les présidents des groupes LR de l’Assemblée nationale et du Sénat lui répondent dans une tribune au Figaro. Olivier Marleix et Bruno Retailleau clairement : « Nous ne serons pas la roue de secours d’un macronisme en perte de vitesse ».
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« Ni docile, ni stérile », ils assurent que la droite parlementaire s’imposera comme « une opposition d’intérêt général ». Olivier Marleix et Bruno Retailleau affirment ainsi qu’ils ne seront pas dans une posture de blocage mais qu’ils jugeront sur pièces, « texte par texte ».
Ils expliquent par ailleurs que la droite ne saurait abandonner son rôle d’opposition au risque de présenter « le lepénisme et le mélenchonisme comme seules voies d’alternance possibles au macronisme ».
Olivier Marleix et Bruno Retailleau soulignent, dans cette tribune, ce qui les sépare de la majorité présidentielle. Ils fustigent la stratégie du « quoi qu’il en coûte », « alors qu’aujourd’hui la hausse des taux d’intérêt se traduit par une charge supplémentaire de 84 milliards d’euros par an ».
A leur tour, les présidents des groupes LR de l’Assemblée nationale et du Sénat appellent Emmanuel Macron à clarifier sa ligne. « Saura-t-il enfin respecter le Parlement, abandonner son projet de conseil national de la refondation qui affaiblirait la légitimité de parlementaires dont il réclame aujourd’hui le soutien ? », interrogent-ils. Et d’affirmer que désormais, « la balle est dans le camp du président, non dans le nôtre ».