Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
« On n’est peut être plus une grande puissance mais on peut rester une grande nation »
Par Public Sénat
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Réagissant aux premiers mots d’Emmanuel Macron après sa victoire, la géographe Béatrice Giblin, a été marquée par la gravité du nouveau président : « Sa première déclaration solennelle, grave, a montré qu’il avait parfaitement conscience que tous les Français n’étaient pas vraiment derrière lui, qu’il y avait de la colère dans ce pays, cette colère qui a été exploitée par Marine Le Pen, qu’il fallait en tenir compte, que la tâche allait être extrêmement difficile mais qu’il croyait dans ce pays, qu’il aimait la France ». Les drapeaux brandis au Louvre, la Marseillaise chantée la main sur le cœur pour Emmanuel Macron, ont touché les Français, selon Béatrice Giblin, « sensibles » à ces symboles : « Pendant très longtemps, un peu d’ailleurs sous l’influence de la gauche post 68, parler de la nation, être fier du drapeau, c’était carrément ringard ».
La tâche sera lourde, donc, pour le nouveau président de la République, alors que la France doute, a peur du déclin et tant de mal à se projeter dans le futur. Pour la géographe, l’Occident doit admettre qu’elle « n’aura plus cette domination qu’elle a eu un temps sur l’ensemble du monde ». Mais cela doit se faire sans aigreur puisque cela ne veut pas dire « qu’on ait plus encore de valeurs très importantes à défendre, à faire partager ».
« J’essaie simplement de comprendre pourquoi c’est si compliqué pour nous, au fond, d’être aujourd’hui une moyenne puissance » déclare-t-elle. « Il est assez logique qu’on ait cette nostalgie-là mais il faut aussi regarder les choses en face ». Et d’ajouter : « On n’est peut être plus une grande puissance mais peut être peut on rester une grande nation ».
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