Ordonnances : « Une brutale dévaluation du coût du travail », analyse le juriste Antoine Lyon-Caen
Pour le juriste Antoine Lyon-Caen, spécialiste du droit du travail, les ordonnances Macron sur le dialogue social permettent de dévaluer le coût du travail, dans un pays qui n’a plus la main sur sa monnaie.

Ordonnances : « Une brutale dévaluation du coût du travail », analyse le juriste Antoine Lyon-Caen

Pour le juriste Antoine Lyon-Caen, spécialiste du droit du travail, les ordonnances Macron sur le dialogue social permettent de dévaluer le coût du travail, dans un pays qui n’a plus la main sur sa monnaie.
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Antoine Lyon-Caen, juriste spécialisé en droit du travail, ancien membre du comité Badinter (qui était chargé de définir les principes essentiels du droit du travail) a sa propre lecture des ordonnances de l’automne réformant le Code du Travail, et dont la loi de ratification arrive au Sénat ce mardi. « Ce à quoi a tendu le mécanisme des ordonnances, c’est une dévaluation sociale », résume dans Sénat 360 le directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). « Brutalement, on a fait baisser le coût du travail, ou en tout cas le coût prévisible. »

« En France, on a fait ça de manière habile »

Accords de branches, niveaux d’indemnisation en cas de licenciement abusif : pour le juriste, toutes les mesures contenues dans les ordonnances ont « cette logique-là » et sont une réponse à la disparition de la monnaie comme levier d’action pour l’économie française. « Comme on ne peut plus en France dévaluer la monnaie, comme on ne peut plus modifier le déficit budgétaire, sauf à la marge, ce que l’on a fait, c’est une brutale dévaluation sociale du coût du travail »

Le phénomène a touché tous les pays méditerranéens de l’Union européenne, selon lui, et « de manière dramatique ». Avec une différence : « en France on a fait ça de manière habile parce qu’on n’a pas l’air de porter atteinte à la grande architecture du droit du travail ».

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