« Pacte » avec LREM : « On ne négocie pas dans une position de faiblesse », Roger Karoutchi (LR), vice-Président du Sénat

« Pacte » avec LREM : « On ne négocie pas dans une position de faiblesse », Roger Karoutchi (LR), vice-Président du Sénat

Invité de notre matinale, Roger Karoutchi est revenu sur les positions de certains LR qui appellent à gouverner avec Emmanuel Macron. D’après lui, ce genre de discussion ne doit pas avoir lieu avant les législatives, le but étant d’être en position de force pour négocier sur le fond des sujets chers à LR.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Il y a une ligne largement majoritaire définie par le communiqué limpide d’hier », explique Roger Karoutchi en référence au conseil stratégique où a été votée une « indépendance totale » de LR. Mais il semble que les choses soient un peu plus complexes que ça à LR. Certains, comme Damien Abad, Philippe Juvin, ou même Jean-François Copé défendent une position dont les contours précis restent à définir, mais qui voudraient que LR négocie un « pacte » de gouvernement avec Emmanuel Macron avant les législatives. Pour Roger Karoutchi, c’est une mauvaise idée, et il l’avait même expliqué à Nicolas Sarkozy, un des instigateurs du mouvement de LR vers LREM : « Quand j’ai vu Nicolas Sarkozy il y a 3 semaines, il m’a parlé du pacte législatif. Mais pour qu’il y ait un pacte, il faut être deux, et je n’ai pas entendu le Président de la République dire qu’il voulait travailler avec LR. Il a dit qu’il n’y avait pas d’accord avec Nicolas Sarkozy et il a dit qu’il souhaitait un parti unique de la majorité, ce que nous ne voulons pas. Donc pour le moment, il n’y a rien en face de ce que certains souhaitent de notre côté, et je n’ai pas le sentiment qu’on aille vers ça [du côté d’Emmanuel Macron. »

« Si le patron des députés LR rentre au gouvernement, il ne sera plus le patron des députés LR »

D’après le vice-président LR du Sénat, « on ne discute que dans un rapport de force », et LR doit donc conserver sa centaine de sièges à l’Assemblée nationale pour « avoir des éléments à négocier » dans l’éventualité où Emmanuel Macron n’aurait pas de majorité aux législatives. Mais à l’heure actuelle, « quand vous faites 4,78, vous êtes en position de faiblesse, et on n’est pas à vendre », martèle Roger Karoutchi. C’est, d’après lui, l’erreur aussi commise par Damien Abad, qui « n’est pas tenté de faire alliance », mais qui dit simplement « est-ce qu’on ne peut pas gouverner ensemble ? » Pour le sénateur des Hauts-de-Seine, c’est une situation différente des départs de Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu au gouvernement d’Edouard Philippe en 2017, mais « si le patron des députés LR rentre au gouvernement, il ne sera plus le patron des députés LR », promet Roger Karoutchi. « Chacun fait ses choix personnels, je ne lance pas d’anathème. »

La fameuse « ligne majoritaire » à LR est donc d’espérer que la majorité présidentielle n’arrive pas à conserver les 289 sièges nécessaires à une majorité absolue pour éventuellement négocier une cohabitation et un contrat de gouvernement : « Si le Président de la République n’a pas de majorité, il y aura une cohabitation et si nous sommes le principal groupe d’opposition en préservant une centaine de sièges, il y aura une discussion sur le projet mis en place pour le pays. Si c’est un LR qui est choisi comme Premier ministre ce sera un symbole fort, mais ce n’est pas la même chose qu’un LR nommé Premier ministre uniquement sur les orientations du Président de la République. »

Dans la même thématique

Deplacement du Premier Ministre a Viry-Chatillon
7min

Politique

Violence des mineurs : le détail des propositions de Gabriel Attal pour un « sursaut d’autorité »

En visite officielle à Viry-Châtillon ce jeudi 18 avril, le Premier ministre a énuméré plusieurs annonces pour « renouer avec les adolescents et juguler la violence ». Le chef du gouvernement a ainsi ouvert 8 semaines de « travail collectif » sur ces questions afin de réfléchir à des sanctions pour les parents, l’excuse de minorité ou l’addiction aux écrans.

Le

Turin – Marifiori Automotive Park 2003, Italy – 10 Apr 2024
6min

Politique

Au Sénat, la rémunération de 36,5 millions d’euros de Carlos Tavares fait grincer des dents. La gauche veut légiférer.

Les actionnaires de Stellantis ont validé mardi 16 avril une rémunération annuelle à hauteur de 36,5 millions d’euros pour le directeur général de l’entreprise Carlos Tavares. Si les sénateurs de tous bords s’émeuvent d’un montant démesuré, la gauche souhaite légiférer pour limiter les écarts de salaires dans l’entreprise.

Le