Pacte Etat-collectivités : « Ce management politique est nul » dénonce Dominique Bussereau
Les présidents de l’ADF, l’AMF et des Régions de France, ont tenu une conférence de presse mardi matin, au cours de laquelle ils ont annoncé qu’ils boycotteront la Conférence nationale des Territoires.

Pacte Etat-collectivités : « Ce management politique est nul » dénonce Dominique Bussereau

Les présidents de l’ADF, l’AMF et des Régions de France, ont tenu une conférence de presse mardi matin, au cours de laquelle ils ont annoncé qu’ils boycotteront la Conférence nationale des Territoires.
Public Sénat

Par Maud Larivière

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

L’Assemblée des départements, l’Association des maires et les Régions de France ne décolèrent pas contre le pacte Etat-collectivités, semblant faire figure de pacte avec le diable. Hervé Morin, Dominique Bussereau et François Baroin se sont exceptionnellement réunis mardi matin, lors d’une conférence de presse, pour discuter de ce dispositif. Ils ont décidé unanimement de boycotter la conférence nationale des Territoires, le 12 juillet prochain.

« Cette absence de dialogue est terrible, et c’est une faute politique, malheureusement majeure (…). C’est un épouvantable gâchis, et c’est la raison pour laquelle nous n’irons pas à la Conférence nationale des Territoires » déclare Dominique Bussereau, président de l’ADF.

Signé par près de 70% des collectivités territoriales, ce pacte avec l’État ne cesse de faire parler de lui. Selon les collectivités territoriales, le « dialogue est rompu », alors que s’ouvre la réforme de la refonte de la fiscalité locale.

« Un État républicain ne peut pas fonctionner sans un couple harmonieux entre le gouvernement et les communes »

D’où vient la colère des territoires ? De la décision du gouvernement d’abandonner sa proposition de revalorisation de 4,5 % à 4,7 % des taux plafonds des « frais de notaire », à la suite de la position prise par 77 % des départements, lors de leur assemblée générale du 20 juin, de rejeter les contrats de maîtrise de la dépense locale. Ces points de hausse auraient rapporté à ces derniers environs 490 millions d’euros. « On a pris une claque » déclare Dominique Bussereau, président de l’ADF, « le RSA augmente, la population vieillit, l’allocation pour les personnes âgées on en donne de plus en plus, tout ça nécessitait des solutions, et le gouvernement nous les avait proposées (…). Du jour au lendemain, on nous a retiré cette proposition. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui on a des départements qui ne verseront pas le RSA sur l’ensemble de l’année » déplore-t-il. Puis de trancher : « Ce management politique est nul ».

« Un État républicain ne peut pas fonctionner sans un couple harmonieux entre le gouvernement et les communes » rappelle l’élu avant d’ajouter : « Il faudra que l’État mette à nouveau beaucoup de choses sur la table pour que nous puissions reprendre le dialogue ».

Le président de l’ADF met en garde : « Aucun gouvernement ne peut envisager de gagner les élections locales, s’il est fâché intellectuellement et psychologiquement avec les collectivités territoriales ».

Pour Gaël Perdriau, maire LR de Saint-Etienne, le constat est tout aussi mauvais. Ce pacte, selon lui, représente « l’enterrement de la libre administration des collectivités », par lequel le gouvernement souhaite « mettre à sa botte la gestion quotidienne » des communes. « Le gouvernement nous limite, pour diriger à notre place les collectivités » analyse-t-il. « Ce que nous demande le Président de la République, il ne se l’applique pas à lui-même. Les communes respectent la règle d’or. Nous ne dépensons pas 1 euro que nous n‘avons pas en recette, alors que Macron va creuser le déficit d’1 milliard supplémentaire ».

Pacte Etat-collectivités : Perdrian
04:07

Hervé Morin, quant à lui, considère qu’Emmanuel Macron, est devenu, une fois élu, « bonapartiste » et « jacobin ». « On a un Président de la République qui considère qu’il va tout régler, à partir de son bureau de l’Elysée, avec les inspecteurs des finances qui l’entourent. Et bien ce modèle-là, il est contraire au cours de l’histoire » explique le président des Régions de France, pour qui le « cours de l’histoire » est un « système décentralisé, fédéral, où pour toute une série de compétences, on confie ça aux politiques de proximité ».

« On est au bord du chantage » assène-t-il.

Pacte Etat-collectivités : Morin
06:18

Partager cet article

Dans la même thématique

Documentaire Paris le mystère du palais disparu de Stéphane Jacques
5min

Politique

Paris, le mystère d’un palais disparu

Les promeneurs, touristes ou Parisiens qui déambulent sur le parvis de Notre-Dame, s’imaginent-ils qu’à quelques pas de là se dressait au Moyen Âge, l’une des plus somptueuses résidences d’Europe ? Et surtout, comment, six siècles plus tard, le tout premier palais de nos rois, bâti sur l’île de la Cité, au beau milieu de la capitale, a-t-il pu devenir ce fantôme de l’Histoire ? Dans son documentaire Le mystère du palais disparu, Stéphane Jacques retrace l’enquête menée par un trio de scientifiques spécialistes de la reconstitution numérique.

Le

Mericourt: Emmanuel Macron meets with  readers of the Ebra group,
11min

Politique

Face aux fake news, comment l’Elysée a opéré un « virage » dans sa communication

Suite aux « fausses informations » relayées sur le sujet de la « labellisation » des médias, l’Elysée a décidé de vite les démentir, via une vidéo sur X. Une nouvelle stratégie de communication, à l’œuvre depuis quelques mois, déjà observée lors d’une prétendue prise de cocaïne par Emmanuel Macron. Lui-même « victime » des affres des réseaux avec l’infox Jean-Michel Trogneux, il est d’autant plus sensibilisé à cet enjeu démocratique.

Le