Parly dénonce un « mauvais débat » autour des fichés S
Les appels à l'expulsion ou au jugement pour intelligence avec l'ennemi de personnes fichées S (pour "sûreté de l'État") est "un...

Parly dénonce un « mauvais débat » autour des fichés S

Les appels à l'expulsion ou au jugement pour intelligence avec l'ennemi de personnes fichées S (pour "sûreté de l'État") est "un...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Les appels à l'expulsion ou au jugement pour intelligence avec l'ennemi de personnes fichées S (pour "sûreté de l'État") est "un mauvais débat", a jugé vendredi la ministre des Armées Florence Parly, estimant qu'on ne peut arrêter quelqu'un qui n'a rien commis de répréhensible.

"C'est un fichier qui permet de suivre des personnes dont on pense qu'elles sont susceptibles de commettre des actes répréhensibles mais qui n'en ont pas commis", a rappelé la ministre sur Radio Classique.

"Nous sommes en France, dans un pays de liberté dans lequel on ne peut pas (...) arrêter quelqu'un pour le seul motif qu'on pense qu'il va peut-être commettre quelque chose", qu'il soit "étranger ou français", a-t-elle ajouté.

"Donc tout ce débat, sur les étrangers, sur le fait de rendre publiques les données qui sont incluses dans le fichier S, est un mauvais débat", a-t-elle insisté.

Après l'attentat de Strasbourg, dont l'auteur plusieurs fois condamné par la justice était également fiché S pour radicalisation islamiste, des voix se sont élevées à droite pour réclamer des mesures plus strictes à l'encontre de ces personnes repérées par les services de renseignement.

La présidente (LR) de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a souhaité jeudi, comme la présidente du Rassemblement naitonal (RN) Marine Le Pen, que les fichés S pour radicalisation puissent être déférés devant la justice pour "intelligence avec l'ennemi".

Le patron des Républicains Laurent Wauquiez continue, lui, de plaider pour un internement préventif des fichés S les plus dangereux sans évoquer un passage devant les juges.

Mme Pécresse a en outre souhaité, comme M. Wauquiez et Mme Le Pen, "expulser les fichés S radicalisés étrangers parce qu'ils sont dangereux et nous avons une procédure dans la loi française qui permet l'expulsion".

Le nouveau délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, a dénoncé vendredi sur LCI "des propositions qui visent en réalité à faire de la surenchère et à laisser penser qu'on pourrait avoir un risque zéro".

"Les spécialistes du renseignement eux-mêmes disent que la proposition (d'incarcérer préventivement les fichés S) n'a pas de sens", a-t-il fait valoir.

La fiche "S", qui figure au Fichier des personnes recherchées (FPR), est un outil de police, une balise, servant notamment à repérer un individu lorsqu'il tente de passer les frontières.

Quant aux questions sur la sécurisation du marché de Noël de Strasbourg, où l'assaillant est parvenu à entrer armé malgré les fouilles, Florence Parly a souligné que "le dispositif de maintien de la sécurité était aussi efficace que possible sachant que c'est très difficile surtout dans cette période de préparation des fêtes de Noël".

"La sûreté à 100% c'est très difficile à organiser mais les forces de sécurité qui étaient présentes et nombreuses sur le marché de Strasbourg ont parfaitement réagi", a-t-elle jugé.

"La seule chose qui compte c'est que ce terroriste ait finalement été identifié, retrouvé et neutralisé", a-t-elle conclu.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Parly dénonce un « mauvais débat » autour des fichés S
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le