La controverse sur la non-restitution et la possible utilisation récente de passeports diplomatiques par Alexandre Benalla, licencié cet été par l'Elysée, a pris samedi un tour judiciaire, avec l'ouverture par le parquet de Paris d'une enquête préliminaire, notamment pour "abus de confiance".
Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, avait été saisi par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, après des informations de presse faisant état d'un voyage en Afrique de l'ancien collaborateur de la présidence grâce à ces passeports.
L'entourage de ce dernier a indiqué vendredi à l'AFP que lesdits passeports lui avaient été restitués "début octobre", mais s'est refusé à tout commentaire sur leur éventuel usage.
M. Benalla a déjà été à l'origine d'une tempête politique cet été, après avoir été identifié sur des vidéos en train d'interpeller violemment des manifestants à Paris le 1er mai, alors qu'il était présent aux côtés des forces de l'ordre en qualité d'"observateur". Pour ces faits, il a été mis en examen à deux reprises.
Il a de nouveau fait parler de lui ces derniers jours, à la suite d'un voyage au Tchad, quelques jours avant le président Emmanuel Macron. Selon Mediapart et Le Monde, il a utilisé ces dernières semaines ses passeports diplomatiques pour aller rencontrer des dirigeants en Afrique.
L'enquête ouverte samedi vise également l'"usage sans droit d'un document justificatif d'une qualité professionnelle" et l'"exercice d'une activité dans des conditions de nature à créer dans l'esprit du public une confusion avec l'exercice d'une fonction publique ou d'une activité réservée aux officiers publics ou ministériels", a précisé le procureur de la République de Paris dans un communiqué.
La présidence avait plaidé cette semaine l'ignorance: elle a dit ne disposer "d'aucune information remontée par les services de l'État concernés sur l'utilisation par M. Benalla des passeports diplomatiques qui lui avaient été attribués dans le cadre exclusif de ses fonctions à la présidence de la République".
- Passe d'armes -
Cette dernière avait repoussé sur le Quai d'Orsay, disant avoir, dès le renvoi de son collaborateur en juillet, "demandé aux administrations compétentes" de récupérer les passeports, entraînant la saisine du procureur vendredi.
Plus largement, une passe d'armes s'est engagée ces derniers jours entre l'Élysée et M. Benalla, touchant de nouveau le sommet de l'Etat alors que l'exécutif est déjà confrontée depuis des semaines à la crise des "gilets jaunes".
Éléments biographiques d'Alexandre Benalla, ex-collaborateur de l'Elysée mis en examen pour avoir frappé des manifestants lors du 1er mai 2018
AFP
Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, avait d'abord sommé l'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron de s'expliquer sur "d'éventuelles missions personnelles et privées" menées "comme consultant" alors qu'il était "en fonction à l'Élysée", à la suite des informations de presse sur ses voyages en Afrique.
Ce à quoi Alexandre Benalla a répondu dans un courrier à l'Elysée dont l'AFP a obtenu copie, qu'il n'avait "jamais effectué de missions personnelles et privées" durant ses fonctions à la présidence et n'avoir "a fortiori jamais reçu directement ni indirectement de rémunérations en résultant".
En outre, il a affirmé ne s'être "jamais prévalu d'une quelconque recommandation ou appui de la présidence de la République dans le cadre de (s)es nouvelles activités, et le prétendre serait purement mensonger" et "diffamatoire".
Dans un entretien à l'Express, l'homme d'affaires franco-israélien Philippe Hababou Solomon, qui dit avoir été du voyage en Afrique avec M. Benalla, affirme que "personne n'a protesté quand Alexandre a utilisé ses passeports diplomatiques".
"Quand nous avons eu des discussions d'ordre général avec des chefs d'Etat, je suis certain que la présidence en a toujours été informée", ajoute-t-il.
Selon son entourage, M. Benalla fait "du consulting" et est en train de monter son entreprise en France.
Il a commencé ses missions "à partir de mi-novembre" et ses "premières missions sont dans le domaine de la sécurité", selon cette source qui précise qu'il ne vit pas à Londres mais en France. Il fait "des allers-retours" car une partie de sa famille vit à Londres.
Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.
Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».
Jeudi, le groupe écologiste du Sénat défendra deux propositions de loi dans le cadre de sa niche parlementaire. Le premier vise à garantir une continuité de revenus pour les artistes auteurs et le deuxième a pour but de garantir plus de transparence pour les riverains des parcelles agricoles exposées aux pesticides.
Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.
Le
Le direct
Industrie textile : table-ronde organisée au Sénat
Industrie textile : table-ronde organisée au Sénat