Elections européennes : tout comprendre en 5 questions
Le 9 juin, les citoyens français seront appelés aux urnes à l’occasion des élections européennes. Public Sénat fait le point sur un scrutin capital pour l’avenir de l’UE.
Par Public Sénat
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Vincent Peillon, candidat à la primaire initiée par le PS, dont une phrase sur les Juifs sous Vichy et les musulmans aujourd'hui a déclenché la polémique, a assuré jeudi que la laïcité était "le coeur" de son engagement.
"Je suis celui qui en France a fait la charte de la laïcité et remis l'enseignement moral et civique à l'école parce que la laïcité c'est le cœur de mon engagement", a déclaré M. Peillon, interrogé sur Radio classique sur ses propos mardi soir, qu'il a précisés depuis.
"Il faut bien mesurer que depuis quelques années, l'extrême droite, comme autrefois dans notre Histoire, utilise les mots de la République, par exemple patriotisme (...) ou laïcité, eux, ils utilisent ces mots pour viser certaines catégories de la population", a réexpliqué l'ancien ministre de l'Education, député européen depuis 2014.
La laïcité, a-t-il développé, "je crois qu'elle doit pour tout le monde dire séparation absolue du public et du privé, neutralité de l’Etat, (...) combat radical, contre l'islamisme politique qui cherche justement à déborder, évidemment, notre laïcité, et les principes qui accompagnent la laïcité".
A l'adresse du candidat de la droite François Fillon, qui a argué mardi de sa chrétienté pour expliquer certains choix politiques, M. Peillon a souligné que le principe de laïcité vaut "pour tous" et "surtout pour les hommes politiques".
"Nous avons des appartenances évidemment historiques, nous avons des orientations de conscience, nous pouvons avoir évidemment la liberté - et j'entends qu'elle soit préservée en France - la liberté de religion, de conscience, etc. Mais nous ne devons pas dans le champ politique les faire intervenir", a-t-il dit.
"Aujourd'hui il y a un grand déballage religieux partout, donc ça vaut pour tout le monde. Moi je veux qu'on arrête de mettre la religion, d'ailleurs la plupart des Français n'en veulent pas, au cœur de la vie politique", a encore dit le candidat.
Mardi soir, dans "L'Emission politique" sur France 2, l'ancien ministre de l’Éducation avait fustigé ceux qui "veulent utiliser la laïcité - ça a déjà été fait dans le passé - contre certaines catégories de populations". "C'était il y a quarante ans (sic) les Juifs, à qui on mettait des étoiles jaunes, c'est aujourd'hui un certain nombre de nos compatriotes musulmans, qu'on amalgame d'ailleurs souvent avec les islamistes radicaux: c'est intolérable", avait-il poursuivi.
Mercredi, face à la polémique naissante, Vincent Peillon avait expliqué qu'"une contraction de phrases" avait "pu déformer" sa pensée.
Le premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis, a pris la défense de M. Peillon dans un Tweet jeudi: "On fait un mauvais procès à Vincent Peillon qui est revenu sur ses propos", a-t-il écrit.
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