Pétition climat: les ONG « déterminées » à aller en justice contre l’Etat
Le gouvernement s'est engagé jeudi à répondre dans les prochains jours à la requête préalable pour "inaction climatique" de...

Pétition climat: les ONG « déterminées » à aller en justice contre l’Etat

Le gouvernement s'est engagé jeudi à répondre dans les prochains jours à la requête préalable pour "inaction climatique" de...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le gouvernement s'est engagé jeudi à répondre dans les prochains jours à la requête préalable pour "inaction climatique" de quatre ONG, qui n'ont pas été "rassurées" et restent "déterminées" à déposer leur recours en justice contre l'Etat.

Le Premier ministre Edouard Philippe a reçu à Matignon les quatre ONG (Fondation Hulot, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France) à l'origine de cette requête soutenue par la pétition en ligne "L'Affaire du siècle" qui dépasse désormais 2,1 millions de signataires, un record en France.

"Le gouvernement, par la voix du ministère de la Transition écologique et solidaire, répondra dans les délais impartis à la demande préalable", écrit Matignon dans un communiqué diffusé à l'issue de la rencontre, en saluant "la mobilisation des Français" signataires.

"En revanche, nous récusons l'accusation +d'inaction climatique+", poursuit Matignon, en arguant notamment que "la France est parmi les pays les plus actifs pour lutter contre le dérèglement climatique, et l’un des moins émetteurs des pays développés". Ou en soulignant l'arrêt des centrales à charbon d'ici à 2022, l'accélération du développement des énergies renouvelables, l'objectif de neutralité carbone en 2050, la baisse des émissions liées à l'énergie en 2018, le plan de sortie des chaudières au fioul...

Même si Matignon admet que "tout cela n'est néanmoins pas suffisant", cela n'a pas rassuré les quatre ONG. "L'Affaire du siècle se règlera devant les tribunaux", ont-elles écrit dans un communiqué commun, se disant "déterminées à mettre fin à l'inaction climatique de l'Etat".

"Ce qui nous inquiète à ce stade (...), c'est qu'on n'a pas eu d'annonces de mesures supplémentaires pour lutter contre le dérèglement climatique ou d’engagements du gouvernement à faire plus. On a plutôt eu droit à une sorte de satisfecit", a regretté le directeur général de Greenpeace Jean-François Julliard.

"On attend de voir leur réponse" mais "à ce stade, il y a de fortes chances pour qu'on aille jusqu'au recours", a-t-il ajouté devant les journalistes.

"Nous sommes déterminés à déposer ce recours comme prévu à la mi-mars", a renchéri Cécile Ostria, directrice générale de la Fondation Nicolas Hulot.

Les ONG ont précisé que ce recours "tiendra compte des éléments qui figureront" dans la réponse promise du gouvernement.

Matignon a de son côté appelé les signataires de la pétition à s'investir dans le grand débat en cours après la crise des "gilets jaunes", "pour contribuer à identifier les mesures qui permettront de mieux accompagner les Français qui souhaitent agir pour le climat".

Quant à l'exemplarité de l'Etat en matière climatique, "plusieurs propositions seront présentées prochainement", plaide Matignon, en citant notamment des dispositifs d'aide au covoiturage et au travail à vélo pour ses agents ou encore la réduction de la consommation d'énergie des bâtiments de l'Etat.

Alors que le gouvernement a fermé la porte à un retour de la taxe carbone, la directrice d'Oxfam France Cécile Duflot a insisté sur l'importance d'une "fiscalité plus écologique, plus juste, plus redistributive".

"C'est la clé pour répondre à la crise climatique", a-t-elle déclaré en sortant de Matignon.

En vue du recours contre l'Etat pour inaction climatique, les quatre ONG ont adressé le 17 décembre une requête préalable au gouvernement, accusant l'Etat de "carence fautive" par son "action défaillante" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les représentants de l'Etat ont deux mois pour répondre.

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Un accord de libre-échange entre la Chine et l'Union européenne serait "extrêmement dangereux" pour cette eurodéputée

Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).

Le

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Pétition climat: les ONG « déterminées » à aller en justice contre l’Etat
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le