Philippe Poutou se dit « solidaire de la colère du peuple corse »

Philippe Poutou se dit « solidaire de la colère du peuple corse »

Invité de notre matinale, Philippe Poutou est revenu sur la situation actuelle en Corse. Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle s’est prononcé pour la reconnaissance des « droits » revendiqués par les Corses et a dit comprendre les violences qui avaient eu lieu sur l’île.
Louis Mollier-Sabet

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Dans le dossier corse, « la ligne rouge a été franchie depuis très longtemps », pour Philippe Poutou, mais pas par les nationalistes corses, explique le candidat du NPA à l’élection présidentielle : « Le gouvernement a baladé les Corses pendant très longtemps et cela déclenche une colère. Il y a un peuple corse, avec une histoire, et leurs droits ne sont pas reconnus. Les Corses ne franchissent pas la ligne rouge, ils disent simplement qu’ils veulent le respect de leurs droits, de leur langue. » D’après Philippe Poutou, « si la République française était véritablement démocratique, elle donnerait le droit à l’autonomie et permettrait des référendums et des discussions. » Et pas que pour la Corse d’ailleurs, mais partout « où les peuples revendiquent des droits », comme « les Basques, la Bretagne, la Guyane ou la Nouvelle-Calédonie. »

« C'est parce qu'il y a ces violences que le dialogue est possible »

Si le candidat du NPA est aussi favorable à la cause corse, c’est d’une part parce que la lutte contre l’impérialisme a souvent fait de la gauche anticapitaliste une alliée des régionalistes, mais aussi d’autre part parce que Philippe Poutou voit dans les revendications corses un combat tout à fait compatible avec le logiciel de lutte du NPA : « C’est parce qu’il y a ces violences que le dialogue est possible, s’il faut brûler une sous-préfecture [pour faire avancer les choses], c’est comme ça que ça marche. S’il n’y avait pas ça, Darmanin ne serait pas là à discuter. » Sur bien d’autres sujets, Philippe Poutou répète que le rapport de force dans les urnes ne changera pas grand-chose et qu’il est plutôt à construire dans la rue. C’est chose faite en Corse avec les manifestations qui durent depuis l’agression d’Yvan Colonna le 2 mars dernier.

Beaucoup condamnent les violences, mais Philippe Poutou y voit une réponse « légitime » à une « oppression » à la fois « policière » et sociale : « Le début des violences dans les manifs, y compris en Corse, ce sont les attaques des CRS. Ces combats ce sont aussi des réponses aux agressions policières. À un moment donné ça ne passe plus. La situation en Corse c’est aussi de la pauvreté, de la bétonnisation des côtes et un tourisme qui profite à une poignée, alors que la population en souffre. Quand ça pète, c’est sain. » Finalement, pour le candidat du NPA, les manifestations en Corse résument bien la situation politique française : « Quand on est attaqué, soit on se tait et on baisse la tête – et c’est ce que veut le pouvoir – soit on se bat pour changer les choses. La démocratie doit reconnaître le droit de contester et de se battre. » Ainsi, « la violence est le résultat d’une surviolence du pouvoir. Cela ne nous gêne pas, on est solidaires de la colère du peuple corse. »

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