Place publique face à une vague de départs de fondateurs déçus
Déçus par un fonctionnement "pyramidal" et l'alliance avec le PS malgré la promesse initiale d'un large rassemblement, près de la moitié des...
Par Kenan AUGEARD
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Déçus par un fonctionnement "pyramidal" et l'alliance avec le PS malgré la promesse initiale d'un large rassemblement, près de la moitié des fondateurs de Place publique ont déserté le mouvement de Raphaël Glucksmann au cours du mois écoulé, ont expliqué plusieurs d'entre eux à l'AFP.
Lancé en novembre 2018 avec l'ambition d'unir la gauche, Place publique est finalement opposé à Générations, le parti de Benoît Hamon, et à EELV, deux formations avec lesquelles Raphaël Glucksmann avait espéré, dans un premier temps, faire liste commune.
Au-delà du départ mi-mars de l'économiste Thomas Porcher, l'un des trois meneurs du mouvement, c'est la moitié des 22 signataires de "l'acte de naissance" de Place publique qui se sont mis en retrait, assure à l'AFP une source proche de plusieurs fondateurs, qui souhaite rester anonyme.
Farid Benlagha, l'un des fondateurs, qui avait fait suivre son départ en mars d'une tribune au vitriol, confirme une "hémorragie importante" due à une "organisation dont le seul objectif était de mettre en valeur un homme", Raphaël Glucksmann.
En écho aux critiques de Thomas Porcher qui avait regretté dans le JDD un pacte avec le PS "pris en deux semaines par un petit cercle", M. Benlagha accuse un "groupuscule" formé autour de Raphaël Glucksmann et ses proches d'avoir pris seul toutes les décisions. "Une forme de putsch", assène-t-il.
- "Fan-club" -
"Il y a eu des dysfonctionnements réels" au départ, mais "aucunement intentionnels", répond Saïd Benmouffok, porte-parole de Place publique, selon qui "Farid Benlagha est parti avec l'intention de nuire".
"Plein de référents locaux" ont également quitté le mouvement, soutient Farid Benlagha, soulignant le cas de Christine Setti, nommée référente à Marseille en février et qui a dénoncé moins d'un mois plus tard sur Twitter une "gouvernance trop jacobine".
De gauche à droite: Thomas Porcher, Jo Spiegel, Claire Nouvian, Raphael Glucksmann et Diana Filippova, membres fondateurs de Place publique, le 5 novembre 2018 à Paris
AFP/Archives
"D'un mouvement polyphonique, on est passés à un fan-club de Raphaël Glucksmann", ajoute la source anonyme, pour qui "les pouvoirs ont été concentrés entre les mains" de l'essayiste lors du congrès de Metz, les 22 et 23 février. Un déficit démocratique ayant mené à une alliance avec le seul PS que beaucoup de fondateurs n'auraient pas validée s'ils avaient été consultés.
"Je ne crois pas que la moitié des fondateurs de Place Publique ait quitté le mouvement", a répondu samedi Raphaël Glucksmann sur France Info.
"Il y a eu un vote du congrès pour participer à cette liste d'union qui a rassemblé une large majorité des membres de Place publique", a-t-il expliqué. "Bien sûr que quand on fait un rassemblement il y a des gens qui sont pas contents: soit parce qu'ils n'obtiennent pas la place qu'ils veulent, soit parce qu'ils sont contre l'idée de se rassembler avec des forces politiques qui ne partagent pas la même histoire que la leur", a-t-il ajouté.
Lors du congrès de Metz, Place publique a voté des "statuts construits démocratiquement", "adoptés à la quasi-unanimité", défend aussi Saïd Benmouffok.
Plusieurs fondateurs ont toutefois confirmé auprès de l'AFP avoir quitté le mouvement: le fondateur des Nuits sonores, Vincent Carry, "pour raisons personnelles", l'économiste Lucas Chancel, les militants écologistes Nayla Ajaltouni et Olivier Dubuquoy, ou encore l'ancien patron d'Emmaüs France, Thierry Kuhn, qui n'est "plus actif" et ne "sait pas exactement" s'il en est encore membre.
- Pas de "volonté hégémonique" -
"Il y a eu un manque de temps et de concertation" mais "je ne pense pas que ce soit un problème de personne", estime pour sa part Olivier Dubuquoy, qui assure avoir quitté Place publique uniquement par opposition à l'alliance avec le Parti socialiste.
Thierry Kuhn en mars 2017
AFP/Archives
Le fonctionnement est "plus vertical qu'à une époque", reconnaît Thierry Kuhn, mais il n'y a pas une "volonté hégémonique de quelques-uns". "On a agi dans l'urgence", regrette le responsable associatif.
"S'ils revenaient aujourd'hui, ils se rendraient compte que ces dysfonctionnements ont disparu", assure Saïd Benmouffok.
Mais Lucas Chancel estime qu'"en ayant choisi un camp plutôt qu'un autre, Place publique ne peut plus se positionner en médiateur" pour une union de la gauche.
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