Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Plagiat de Le Pen : Paul-Marie Coûteaux apprécie « le clin d’œil sympathique »
Par Public Sénat
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La séquence tourne sur les réseaux sociaux depuis hier soir. Lors de son meeting à la Villepinte, Marine Le Pen a repris, pratiquement mot pour mot un passage d’un discours de François Fillon prononcé par le candidat LR le 15 avril dernier au Puy-en-Velay. En témoigne ce « copié-collé » de discours posté sur Twitter par les militants pro-Fillon de Ridicule TV.
L’inspirateur de ce discours, l’ancien député européen, Paul-Marie Coûteaux n’a pas été informé de cette « reprise » par Marine le Pen mais se dit « très heureux de ce clin d’œil sympathique ». Il s’agirait, d’éléments tirés de son livre sorti en 1997 : « L’Europe vers la guerre » (ed.Michalon). Il assure, en outre, que Philippe Seguin, dont il a été proche, s’est déjà inspiré de cet ouvrage pour au moins un de ses discours.
Tombé en disgrâce du côté du FN, le fondateur du Siel s’échine depuis des années à créer des ponts entre la droite « décomplexée » ou « hors des murs » et le FN. Soutien du candidat LR, il déclarait le 12 avril dernier à L’Obs que François Fillon ne pouvait « gagner qu’en allant chercher les électeurs de droite qui hésitent avec le FN. ». Raison pour laquelle, il se dit aujourd’hui « consterné » de l’appel en faveur d’Emmanuel Macron du candidat LR au soir du premier tour. « Il a fait une erreur sous le coup de l’émotion » juge-t-il.
Paul-Marie Coûteaux applaudit également des deux mains la stratégie d’entre deux tours de la candidate frontiste. « Elle a bien fait de se mettre en retrait de ce parti qui a fait son temps. Elle se positionne maintenant sur une ligne de convergence entre les droites. C’est une nécessité providentielle car elle est en face d’un candidat de gauche » observe-t-il. Même approbation pour le recul récent de Marine Le Pen sur la monnaie unique. « La question de l’euro est maintenant renvoyée à une négociation, puis à un débat national et enfin un référendum » calcule-t-il.
Enfin, Paul-Marie Coûteaux estime que « pour les patriotes » voter pour Marine Le Pen est « une évidence ». « Je ne suis pas le seul parmi les électeurs de François Fillon à soutenir maintenant Marine Le Pen ».