Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
122 670 personnes inscrites à la primaire des écologistes
Par Public Sénat
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Les organisateurs ne s’étaient pas risqués à donner un objectif ou un pronostic. « Le nombre n’importe pas vraiment », confiait encore sur France Info le 23 août Julien Bayou, le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts. Mais sa famille politique peut avoir le sourire ce lundi. Le nombre d’inscrits à la primaire des écologistes de septembre s’établit à 122 6170. Les citoyens souhaitant départager les différents prétendants en vue de la présidentielle avaient jusqu’à hier, 12 septembre à minuit, pour s’inscrire en ligne. Le nombre d’inscrits a quasiment été multiplié par cinq en deux semaines.
Cinq candidats se disputent la candidature écologiste pour 2022 : l’eurodéputé Yannick Jadot, le maire de Grenoble Éric Piolle, l’ancienne vice-présidente de la région Hauts-de-France Sandrine Rousseau, la députée Delphine Batho et l’entrepreneur Jean-Marc Governatori. Le premier tour doit se tenir du 16 au 19 septembre, et le second du 25 au 28 septembre.
17 000 inscrits en 2016 pour la primaire
Les inscriptions étaient ouvertes à toutes les personnes de plus de 16 ans, moyennant deux euros de participation et une signature à une charte de valeurs écologistes. Le nombre de participants cette fois a fortement progressé par rapport à la première primaire ouverte, celle de l’été 2011 qui avait opposé Eva Joly à Nicolas Hulot. Près de 33 000 personnes avaient participé à ce rendez-vous (dont 14 000 adhérents). En 2016, quand Yannick Jadot l’avait emporté face à Michèle Rivasi, on comptait seulement 17 000 inscrits. Dans le cas des deux dernières, la participation financière était plus élevée : 5 euros en 2016, et même 10 euros en 2011.
Après trois débats télévisés apaisés entre les candidats, le nombre d’électeurs inscrits à la primaire a de quoi satisfaire Sophie Taillé-Polian, coordinatrice nationale à Génération·s, l’un des cinq mouvements avec Europe Ecologie Les Verts à former le Pôle écologiste. « La dynamique autour de la primaire montre qu’il y a une appétence pour l’écologie politique et qu’elle répond aux enjeux auxquels la France est confrontée », en conclut la sénatrice.
Sophie Taillé-Polian y voit aussi une façon de donner une légitimité au futur nom qui sortira de la primaire. « Il n’y a pas d’autres candidats soutenus par autant de gens », compare-t-elle. « À part Jean-Luc Mélenchon, pour lequel 200 000 personnes ont cliqué. Mais pour la primaire des écologistes, plus de 100 000 personnes ont payé deux euros. » La sénatrice pousse également la comparaison avec les 20 000 militants du Parti socialiste.
Jusqu’à présent, le record d’une mobilisation pour une primaire ouverte à gauche est détenu par la primaire citoyenne de 2011, remportée par François Hollande (2,8 millions de votants au second tour). Celle de 2016 en avait réuni 1,66 million. Quant à la primaire ouverte de la droite et du centre en 2016, l’affluence était montée jusqu’à 4,4 millions de personnes au deuxième tour.