L'Assemblée nationale a adopté largement mardi le vaste projet de loi bioéthique avec sa mesure phare prévoyant l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes.
Le texte a été voté en première lecture par 359 voix contre 114 et 72 abstentions, sous des applaudissements de la majorité, au terme de quelque 80 heures de débats intenses dans l'hémicycle. Il devrait être examiné au Sénat en janvier.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn avait salué avant le vote, lors des questions au gouvernement, "un texte d'équilibre, parfois progressiste, parfois conservateur", se félicitant de la "sérénité" des échanges dans l'hémicycle, même si le "consensus" n'est pas possible sur ces questions.
Au nom du groupe LREM, Aurore Bergé s'est félicitée dans l'hémicycle que les élus aient tenu "une ligne de crête extrêmement étroite", alors que certains estiment être allés "trop loin", d'autres regrettant un excès de "prudence" et Michèle de Vaucouleurs (MoDem) rappelant elle que l'ouverture de la PMA était "attendue".
Un laborantin du laboratoire de biologie reproductive TENOS de l'hôpital Tenon à Paris prépare des échantillons de sperme le 24 septembre 2019
AFP/Archives
A gauche, Marie-Noëlle Battistel (PS) a apporté l'appui de son groupe à un texte "imparfait" voyant dans l'ouverture de la PMA "la fin d'une hypocrisie". Jean-Luc Mélenchon (LFI) a lui évoqué "certains choix douloureux" dans son groupe, mais une décision finale de voter pour, tandis que l'élu communiste Pierre Dharréville a récusé, avec l'élargissement de la PMA, toute "attaque contre la figure du père".
Pour le groupe Libertés et territoires, "majoritairement" favorable au texte, Philippe Vigier a aussi salué "des avancées".
Soulignant que son groupe était divisé, Pascal Brindeau (UDI-Agir) a indiqué que certains voient "un droit nouveau" dans la PMA élargie mais que d'autres s'émeuvent d'un "basculement" de la filiation risquant d'entrainer la gestation pour autrui (GPA).
Tentatives de PMA, en 2017, par technique et par origine des gamètes, ainsi que nombre d'enfants nés de PMA, par origine des gamètes
AFP
Opposé, comme la majorité des LR, Thibault Bazin a réitéré son hostilité à un projet qui "fait tomber un certain nombre de barrières éthiques", et porte une réforme sociétale "qui divise les Français", s'inquiétant de l'avenir pour certains enfants "privés de père".
Peu avant le vote, quelques députés du groupe de droite favorables au texte, dont Maxime Minot, avaient défendu lors d'un point presse la fin d'une "inégalité profonde" avec l'ouverture de la PMA.
Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.
Alors que les syndicats appellent à la mobilisation ce jeudi, le leader de La France Insoumise prévient déjà qu’« il y aura des prolongements syndicaux comme il y aura des prolongements politiques » à cette journée, qui « se présente d’ores et déjà comme un immense événement », selon Jean-Luc Mélenchon.
Les syndicats appellent à la grève ce jeudi 18 septembre en réaction aux mesures budgétaires présentées par le précédent gouvernement l’été dernier. D’après le ministère de l’Intérieur, entre 600.000 et 900.000 manifestants sont attendus partout en France. Manon Aubry, eurodéputée LFI, espère que la mobilisation sera « encore plus importante » que celle du mouvement « Bloquons tout », le 10 septembre.
Entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus en France ce 18 septembre. Une affluence du même ordre que celles contre la dernière réforme des retraites. Mobilisations, déclarations politiques et syndicales...Suivez le déroulé de cette journée sur notre live.
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