Le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures relatives à l’école, la famille et les réseaux sociaux dans le cadre d’un discours où il a demandé un « sursaut d’autorité ». Si le diagnostic sur la violence des jeunes est partagé par les sénateurs de tous bords, ils veulent maintenant savoir comment cela se traduira concrètement.
Pour Philippe Lamberts, « les plaques tectoniques » de la politique économique européenne sont en train de bouger
Par Public Sénat
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À 51 ans, Mario Centeno, le Portugais, succède au Néerlandais Jeroen Dijsselbloem à la tête de l’Eurogroupe. Cette assemblée qui réunit les ministres des finances des pays de la zone euro, est un organe clé en matière de politique monétaire. Les États y décident les orientations monétaires et économiques de l’Union européenne.
Le choix de Mario Centeno, homme de gauche, pour mener l’Eurogroupe pour les deux ans et demi à venir, peut paraître étonnant dans une assemblée où les décisions ont dénoté jusqu’à présent un penchant pour les politiques de rigueur : attachées à la réduction des déficits, plus qu’à favoriser l’investissement.
Philippe Lamberts, coprésident du groupe des verts au Parlement européen, estime en effet que Jeroen Dijsselbloem a mené une « politique d’une orthodoxie à toute épreuve, et c’est un néolibéral pur jus ». Politique avec laquelle « Mario Centeno prend ses distances ».
Cette élection est synonyme selon lui d’une « évolution lente dans l’establishment économique européen ». Il y voit une prise de conscience des dirigeants que la croissance ne profite aujourd’hui pas à tout le monde.
« Les plaques tectoniques sont en train de bouger ».
Philippe Lamberts s’alarme devant la montée des inégalités. Il rappelle que l’an dernier, 82% de la richesse économique produite a été captée par 1% de la population mondiale. Un écart qui n’aurait pas été aussi marqué depuis la veille du premier conflit mondial selon lui.
Cette situation commencerait à provoquer l’« inquiétude des orthodoxes ». Le Fond Monétaire International (FMI), tout comme la Banque Centrale Européenne, par la voix de son président Mario Draghi, ont en effet appelé à une meilleure répartition de la croissance.
Ce qui fait dire à Philippe Lamberts, que si « une hirondelle ne fait pas le printemps, on sent bien que les plaques tectoniques sont en train de bouger ». Comprenez : dans le monde de l’économie européenne, où s’affrontent les « faucons », adeptes de la rigueur, et les « colombes », favorables à un assouplissement monétaire, l’élection de Mario Centeno à la tête de l’Eurogroupe pourrait bien amorcer « un meilleur équilibre dans la politique économique ».
Retrouvez l’interview de Philippe Lamberts dans l’émission Europe Hebdo sur Public Sénat vendredi 2 février à 18h30 et dimanche 4 février à 12h30.