« Pour un euro européen dépensé en France, il y a 7 niveaux de contrôle », affirme l’eurodéputé Pierre Karleskind
Depuis plusieurs semaines, la Cour des comptes européenne, basée à Luxembourg, est montrée du doigt pour des affaires de notes de frais abusives et de primes de logement pour des domiciles fictifs. Doit-on revoir les mécanismes de contrôle ? Faut-il plus de transparence ? Au-delà de ces révélations, cette semaine Ici l’Europe s’interroge sur le contrôle des institutions et des fonds européens.

« Pour un euro européen dépensé en France, il y a 7 niveaux de contrôle », affirme l’eurodéputé Pierre Karleskind

Depuis plusieurs semaines, la Cour des comptes européenne, basée à Luxembourg, est montrée du doigt pour des affaires de notes de frais abusives et de primes de logement pour des domiciles fictifs. Doit-on revoir les mécanismes de contrôle ? Faut-il plus de transparence ? Au-delà de ces révélations, cette semaine Ici l’Europe s’interroge sur le contrôle des institutions et des fonds européens.
Public Sénat

Par Marie Brémeau

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Auditionné par les parlementaires européens en décembre, le président de la Cour des comptes, Klaus-Heiner Lehne s’est défendu des accusations d’adresse fictive et d’abus de note de frais. Une enquête est en cours, mais le député européen belge de la Gauche, Marc Botenga, se dit choqué : « Ce sont de hauts fonctionnaires européens, qui ont une fonction de contrôle eux-mêmes, et d’autre part qui sont aussi très bien payés. Ce sont des fonctionnaires qui gagnent énormément d’argent alors que beaucoup d’Européens n’arrivent pas à boucler les fins de mois, et ici ils se permettent de sucrer un peu, d’arrondir les fins de mois et donc évidemment que cela choque. Ce sont des fonds publics mal utilisés par des hauts fonctionnaires dont on attend une exemplarité. »

« Il manque un élément fort de contrôle indépendant des institutions »

Pierre Karleskind, élu Renew, demande que l’actuelle Cour des comptes soit elle aussi contrôlée. « Il nous manque un élément fort de contrôle indépendant des institutions. Car quand c’est la Cour des comptes, c’est-à-dire finalement le dernier contrôle qui est impliqué, et bien on ne sait pas faire. Et c’est toute la gêne en tant que parlementaire que nous avons par rapport à cette Cour des comptes. D’ailleurs la condition pour être nommé à la Cour des comptes me paraît tout à fait abracadabrantesque. Il faut revoir comment la Cour des comptes fonctionne et par ailleurs créer quelque chose à côté. »

Mieux contrôler, mais pas forcément plus

Trop opaques, trop dépensières, trop technocratiques… les institutions européennes sont souvent critiquées, par les populistes notamment. Quant à l’utilisation des fonds européens, Pierre Karleskind tient à rappeler certaines vérités, étayées par son expérience personnelle. « J’ai été, avant d’être député européen : vice-président de la région Bretagne, j’étais en charge des fonds européens. J’ai vécu concrètement quels sont les contraintes et les contrôles qui sont mis en place. Pour un euro européen dépensé ici en France, il y a 7 niveaux de contrôle. C’est probablement parmi les fonds publics les plus scrutés et les plus observés » Et l’élu français, membre de la commission de contrôle budgétaire, de conclure que s’il est nécessaire de « mieux contrôler » l’utilisation des fonds, cela ne veut pas dire pour autant « plus contrôler ».

Voir l’émission en intégralité en replay : https://www.publicsenat.fr/emission/ici-l-europe/ici-l-europe

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01230893_000016
3min

Politique

Direct. Crise politique : Macron convie les forces politiques à l'Elysée

Reconduction de Sébastien Lecornu ou nomination d'un nouveau locataire à Matignon ? C’est la dernière ligne droite avant la désignation d’un Premier ministre qui devrait avoir lieu avant la fin de la journée. Les forces politiques, hors RN et LFI, sont conviés à l’Elysée à 14h30.

Le

Boulogne Billancourt: The new president of Udi Herve Marseille and Jean Louis Borloo
8min

Politique

Matignon : Jean-Louis Borloo est-il « l’homme de la situation » avec sa « créativité » et ses « foudroyances » ?

Le nom du centriste est évoqué pour Matignon, alors que la pays n’a plus de premier ministre. « Il est en capacité de parler à tout le monde », salue le secrétaire général de l’UDI, le sénateur Olivier Henno. Chez les LR, on reconnaît qu’« il n’est pas inféodé à Macron ». Mais au PS, on continue à demander un premier ministre de gauche.

Le