Elisabeth Borne était-elle obligée de remettre sa démission à Emmanuel Macron après les législatives ?

Elisabeth Borne était-elle obligée de remettre sa démission à Emmanuel Macron après les législatives ?

La première ministre Elisabeth Borne a remis sa démission au chef de l’Etat, qui l’a refusée. Un acte qui n’est pas lié à la situation politique et à l’échec de la majorité aux législatives. Explications.
François Vignal

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

C’était attendu. La première ministre Elisabeth Borne a remis ce mardi matin sa démission à Emmanuel Macron. Le président de la République l’a refusée « afin que le gouvernement puisse demeurer à la tâche et agir en ces jours », a annoncé l’Elysée. Le chef de l’Etat entend mener « les consultations politiques nécessaires […] afin d’identifier les solutions constructives envisageables au service des Français », a précisé la présidence. Emmanuel Macron commence une série de rendez-vous avec les chefs de parti, mardi et mercredi, à l’Elysée, alors que sa majorité relative risque de placer l’exécutif dans une impasse politique.

Si Elisabeth Borne a remis sa démission, il ne faut y voir aucun lien avec la claque que s’est prise la majorité présidentielle aux législatives. « Affaiblie », son maintien à Matignon est questionné, jusqu’au sein de la macronie. Mais ici, il s’agit simplement de ce qu’on appelle la « démission de courtoisie ». Elle intervient traditionnellement au lendemain des législatives, même si le Président entend garder le même premier ministre. C’était le cas en 2017 avec Edouard Philippe, en 2012 avec Jean-Marc Ayrault, en 2007 avec François Fillon ou en 2002 avec Jean-Pierre Raffarin.

C’est un usage, qui n’est pas inscrit dans la Constitution, et qui amène à la reformation du gouvernement. Ce qui n’est pas le cas ici, puisqu’Emmanuel Macron a refusé la démission. Il y aura bien ensuite un remaniement, a minima pour remplacer les ministres battus, comme Amélie de Montchalin. Mais pour l’heure, Elisabeth Borne rassemble ce mardi, en début d’après-midi, l’ensemble de ses ministres à Matignon.

Dans la même thématique

SIPA_01112686_000045
4min

Politique

Pourquoi commémore-t-on l’abolition de l’esclavage le 10 mai en Métropole ?

Depuis 2006, le 10 mai est la date de la journée nationale officielle de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions. Une cérémonie à laquelle participe le président de la République ou le Premier ministre. Dans les territoires d’Outre-mer, les commémorations ont lieu à d’autres dates. Explications.

Le

Elisabeth Borne était-elle obligée de remettre sa démission à Emmanuel Macron après les législatives ?
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Elisabeth Borne était-elle obligée de remettre sa démission à Emmanuel Macron après les législatives ?
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le