« Pourquoi on nous fait payer le prix de la transition énergétique ? », la colère d’une habitante face aux éoliennes.
Troisième source d’électricité en France derrière l’hydraulique et le nucléaire, les éoliennes produisent une énergie renouvelable, mais sont loin de faire l’unanimité. Sophie Plassart, retraitée installée dans la Sarthe, conteste une à une les installations prévues près de chez elle. Invitée dans l’émission Dialogue citoyen elle plaide, face au sénateur écologiste Daniel Salmon, pour un durcissement des conditions d’installation.

« Pourquoi on nous fait payer le prix de la transition énergétique ? », la colère d’une habitante face aux éoliennes.

Troisième source d’électricité en France derrière l’hydraulique et le nucléaire, les éoliennes produisent une énergie renouvelable, mais sont loin de faire l’unanimité. Sophie Plassart, retraitée installée dans la Sarthe, conteste une à une les installations prévues près de chez elle. Invitée dans l’émission Dialogue citoyen elle plaide, face au sénateur écologiste Daniel Salmon, pour un durcissement des conditions d’installation.
Public Sénat

Par Victor Missistrano

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le vent de la contestation s’intensifie à mesure que les projets d’installation se déploient. Après la tribune de Stéphane Bern publiée dans le Figaro en mai dernier, de plus en plus de Français conteste leur installation. Sophie Plassart fait partie de ceux qui s’estiment lésés. Si en janvier, cette habitante de la Sarthe a appris avec soulagement la décision du Conseil d’État d’annuler un projet d’installation de cinq éoliennes à 3 kilomètres de chez elle, dans la commune d’Auvers-Sous-Montfaucon, elle ne décolère pas : « Je n’aurais vu plus que ça dans le paysage », justifie-t-elle. À la pollution de l’air, elle oppose la « pollution visuelle », voire la « pollution sonore » générée par les mats et les pâles de ces géants d’acier.

Pourquoi on nous fait payer, à nous qui avons choisi d’habiter à la campagne, le prix de la transition énergétique ? Sophie Plassart.

Si la réglementation impose qu’une éolienne ne peut être installée qu’à plus de 500 mètres d’une habitation, pour la retraitée, ce n’est pas suffisant. « Imaginez un engin de 180 mètres de haut à 510 mètres de votre maison ! ». Après avoir pris connaissance du projet en janvier 2020, Sophie Plassart a fondé une association de « protection du patrimoine et du paysage » pour protester. Elle qui se dit favorable aux énergies renouvelables, mais refuse de subir individuellement les conséquences de la mise en place de cette production d’électricité décarbonée. « Pourquoi on nous fait supporter, à nous qui avons choisi d’habiter à la campagne, le prix de la transition énergétique ? ».

Toute forme de production a des contreparties, Daniel Salmon sénateur écologiste d'Ille-et-Vilaine

Pour le sénateur Europe Écologie-Les Verts dIlle-et-Vilaine, Daniel Salmon, « il faut faire des choix ». Et l’éolien, mis en perspective avec le carboné, les énergies fossiles et le nucléaire, sapparente pour lui à la moins mauvaise des solutions. « Il ny a pas de production d’énergie indolore, toute forme de production a des contreparties », avertit l’élu. S’il considère que les règles en place sont perfectibles, l’élu interroge cette brusque montée de colère autour de l’éolien : « Est-ce quon sest posé ces questions pour les gens qui habitent proche des autoroutes et subissent le bruit et la pollution ? ». Quant à l’augmentation de la distance minimale des 500 mètres, « pourquoi pas », déclare de son côté la Sénatrice du Finistère Nadège Havet, « mais est-ce que ce ça ne sera pas toujours plus près dautres habitations ? ». Début juillet, le conseil d’État a sommé le gouvernement daccélérer la lutte contre le réchauffement climatique, la question de l’installation des éoliennes est loin de disparaître.


Revoir l’émission en intégralité

Partager cet article

Dans la même thématique

« Déni démocratique », « inqualifiable » : la nomination de Michel Barnier fait l’unanimité contre elle dans la gauche du Sénat
5min

Politique

Budget 2026 : la gauche dénonce un budget qui fait payer « à tous les Français les avantages de quelques-uns »

Après les annonces de François Bayrou, la gauche sénatoriale dénonce un budget « profondément inégalitaire », qui fait payer à tous les « largesses fiscales » du gouvernement à l’égard des grandes fortunes ces dernières années. Alors que le spectre de la censure plane sur le gouvernement Bayrou, les socialistes semblent miser sur la contribution de solidarité mais préviennent : si le dispositif n’est pas à la hauteur, « ça ne sera pas possible. »

Le

France Budget
6min

Politique

Budget de François Bayrou : « Ce n’est pas d’une violence inouïe, par rapport à ce qu’on risque si on ne fait pas d’efforts », selon François Patriat

Après le plan d’économies de près de 44 milliards d’euros annoncé par le premier ministre, le socle commun est à peu près satisfait au Sénat, d’autant que les propositions de la Haute assemblée ont été en partie reprises. Mais sur la question des collectivités, ça grince chez les LR.

Le

Conclusion of the Summit for the Future of New Caledonia at the ÉlysÃ’e Palace
6min

Politique

Nouvelle-Calédonie : « Cet accord offre une solution pérenne »

C’est une signature « historique ». Un an après les violences insurrectionnelles en Nouvelle-Calédonie qui ont fait 14 morts, un accord a été trouvé entre les indépendantistes et les non-indépendantistes. Principale mesure : la création d’un Etat calédonien dans la Constitution française assortie d’une nationalité calédonienne. Le sénateur non-indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, Georges Naturel pointe un texte qui va « améliorer la qualité de vie des citoyens ».

Le

Budget 2026 : suivez en direct les annonces de François Bayrou
12min

Politique

Budget 2026 : suppression de 2 jours fériés, année blanche, contribution des hauts revenus... Ce qu'il faut retenir des annonces de François Bayrou sur le budget

C'était un moment attendu. Le Premier ministre a présenté à partir de 16 heures ses grandes orientations budgétaires. Pour tenir la trajectoire de réduction de déficit, le gouvernement prévoit finalement 43,8 milliards d’euros d’effort budgétaire. Pour ce faire, le premier ministre propose notamment une année blanche, la suppression de 2 jours fériés. Retrouvez ici l'ensemble des annonces de François Bayrou.

Le