Présidence de LR : Jean-François Copé alerte sur le risque de «schisme» si Éric Ciotti l’emporte

Présidence de LR : Jean-François Copé alerte sur le risque de «schisme» si Éric Ciotti l’emporte

Invité mardi 13 septembre de Public Sénat, le maire LR de Meaux Jean-François Copé assure qu’il n’a pas encore pris position dans la bataille pour la présidence du parti. Il livre toutefois une série de mises en garde sur les positions défendues par Éric Ciotti, présenté comme le grand favori de cette élection interne, et notamment sur sa « complaisance à l’égard d’Éric Zemmour ».
Romain David

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Et de quatre. Le député du Lot Aurélien Pradié a annoncé lundi sa volonté de briguer la présidence des Républicains. Cette annonce fait suite aux candidatures déjà déclarées du député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, du sénateur de Vendée Bruno Retailleau et du maire d’Orléans Serge Grouard. À ce stade toutefois, Éric Ciotti, qui avait créé la surprise fin 2021 en arrivant en tête du premier tour de la primaire interne pour la présidentielle, fait figure de grand favori. Une situation qui inquiète quelque peu le maire de Meaux, Jean-François Copé, lui-même ancien président de l’UMP.

« La candidature d’Éric Ciotti est totalement légitime. Dopé par les scores qu’il a réalisés lors de la primaire, il était totalement cohérent qu’il pousse son avantage en étant candidat à la présidence du parti », reconnaît Jean-François Copé ce mardi, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat. « Il a traditionnellement une position hyper régalienne mais il a aussi tenu des propos de complaisance à l’égard d’Éric Zemmour et de l’extrême droite qui nous font tous un peu peur », veut toutefois rappeler notre invité. « Ce n’est pas du tout la ligne que j’ai défendue quand j’ai construit le concept de ‘droite décomplexée’. La droite décomplexée, c’est une droite qui parle de tout mais qui est étanche avec le Rassemblement national », martèle Jean-François Copé.

Le risque, toujours plus grand, de porosité avec l’extrême droite

« Cela va forcément créer des inquiétudes, et quand il y a des inquiétudes, derrière il y a des gens qui partent, des portes qui claquent… Tout cela va créer des schismes », prédit l’édile qui avait soutenu Valérie Pécresse dans la course à l’Elysée. « Ce qui m’inquiète énormément, c’est le risque d’éclatement », ajoute cet ancien ministre du Budget de Jacques Chirac. « Il faut rouvrir ses bras, rélargir complètement mais sur une ligne claire, qui montre que l’on ne participe jamais à une alliance avec l’extrême droite. »

Jean-François Copé reconnaît toutefois que le centre de gravité des Républicains s’est progressivement déplacé à droite ces dernières années, et que la ligne conservatrice et ultra-sécuritaire défendue par Éric Ciotti est susceptible de recueillir les faveurs des électeurs LR. « Sur le territoire, la base militante lui est favorable », observe-t-il. « Il est vrai qu’une majorité de ceux qui restent à voter sont assez favorables à cette alliance [avec l’extrême droite], mais je pense que c’est quelque chose dont, historiquement et politiquement, on ne se remettrait pas. »

« Je regarde avec intérêt la candidature de Bruno Retailleau »

Malgré ces avertissements, Jean-François Copé indique ne pas encore avoir tranché entre les différents candidats – « Je vais attendre de voir comment les choses vont se positionner » - mais il évoque Bruno Retailleau comme possible challenger d’Éric Ciotti. Le président du groupe LR au Sénat, malgré une certaine proximité idéologique avec le député des Alpes-Maritimes, apparaît effectivement comme son principal adversaire en raison des soutiens et des relais dont il dispose chez les élus de la Chambre haute. « Je regarde avec intérêt sa candidature, même si nous avons beaucoup de divergences importantes, notamment sur un certain nombre de questions de société. Il apporte une autre vision au débat. Je pense que l’échange entre Éric Ciotti et lui sera intéressant. » 

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