Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Présidence LR : « S’il l’emporte, Wauquiez « aura sacrement intérêt à rassembler la famille » prévient Bussereau
Par Public Sénat
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« Ce n’est pas Sens Commun qui fait la politique des Républicains (…) c’est un parti qui a été conçu pour être pro-européen. Et enfin, il faut mener, certes, une politique libérale mais elle doit être teintée d’une politique sociale » Voilà donc « les lignes rouges » que le favori à la présidence des Républicains ne devra pas dépasser. Dans le cas contraire, Dominique Bussereau, qui soutient Maël de Calan pour prendre la tête des LR, serait amené « à faire autre chose », vraisemblablement en dehors du parti.
Si Dominique Bussereau, proche d’Alain Juppé, reconnaît en Laurent Wauquiez « un homme de qualité », il déplore « son langage souvent excessif » et « pas assez européen ». « Pour toutes ces raisons, s’il l’emporte, il aura sacrement intérêt à rassembler la famille. Sinon, des gens comme moi qui sommes des modérés, qui viennent de l’UDF, du centre, du centre droit… « Nous nous sentirions très mal à l’aise dans un parti qui serait trop nationaliste, trop conservateur sur les valeurs sociétales et eurosceptiques »
Sur l’ouverture effective de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes qui pourrait voir le jour l’année prochaine, Dominique Bussereau a une nouvelle fois marqué sa différence avec une partie de la droite. Même si selon lui Marlène Schiappa, la secrétaire d’État chargée du droit des femmes, a fait montre d’inexpérience et de maladresse, lui « est prêt à l’accepter » la PMA pour toutes les femmes « au nom de l’évolution de notre société ». D’autant que l’ancien ministre des Transports considère que « la droite avait été ringarde, dans toute cette histoire de mariage pour tous ».
En ce qui concerne les premiers mois du quinquennat, Dominique Bussereau s’est montré encourageant. « Il faut que Macron réussisse. Si Macron échoue avec un PS dans les choux et des Républicains qui ont besoin de se reconstruire. On va dans une période de troubles politiques » (…) « Quand on est républicain, au sens large du terme, il faut souhaiter la réussite du gouvernement de son pays » a-t-il appuyé. L’occasion aussi pour lui de fustiger l’attitude de La France insoumise qui, en cette période de grogne sociale, fait le procès « en illégitimité » du gouvernement. « C’est ridicule (…) à force de dire illégitime et à force de pousser des cris d’orfraie, les Insoumis vont détruire le socle électoral qu’ils s’étaient construit au mois de mai et au mois de juin ».