Présidence Macron : Quelles relations entre la France et l’Allemagne ?

Présidence Macron : Quelles relations entre la France et l’Allemagne ?

Sur le plateau d’ « On va plus loin », les invités de Sonia Mabrouk ont analysé comment les relations franco-allemandes allaient évoluer avec la nouvelle présidence Macron.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le lendemain de sa victoire à l’élection présidentielle, les proches d’Emmanuel Macron ont annoncé qu’il réservera sa première visite à l’étranger à l’Allemagne. Un signe fort en direction de Berlin, alors que la chancelière allemande Angela Merkel a été une des premières à féliciter dimanche soir le nouveau président élu. Emmannuel Macron qui s’est toujours présenté dans sa campagne comme le candidat proeuropéen, a mardi 9 mai pour la journée de l’Europe, posté une vidéo sur Twitter dédiée à « l’Europe en marche » qu’il présente comme « forte » et « conquérante ». Pour cela, il devra d’abord convaincre les Allemands.

Pour Barbara Kunz, chercheuse à l’IFRI  (Instituts français des relations internationales), qui estime que, vu de Berlin il y a « une crise de confiance » entre l’Allemagne et la France : «   L’Allemagne souhaite un partenaire français fort pour travailler pour l’Europe et [la] renforcer mais pour ce faire, elle a besoin de faire confiance à Paris, pour que Paris fasse des réformes pour renforcer la position française ».  Selon la chercheuse, Berlin a été déçue sur ce point par rapport à la politique de François Hollande : « On attend à Berlin une France forte pour avoir un partenaire de nouveau, pour ne pas être seule (…) dans ce leadership européen (…) parfois difficile à assumer pour les Allemands ».

Barbara Kunz, chercheuse à l'ifri : On attend à Berlin une France forte pour avoir un partenaire de nouveau, pour ne pas être seule dans ce leadership européen parfois difficile à assumer pour les Allemands ».
00:51

Le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire auprès des Nations Unies, rebondit en donnant sa définition de ce que devait être une France forte aux côtés de l’Allemagne, à savoir une France ayant une dynamique dans son économie ainsi que dans sa défense européenne : « Le choix d’Emmanuel Macron qui est de rester dans l’Otan pour être plus européen, est un choix parfaitement lucide (…) Vous ne convaincrez jamais les Européens d’investir dans la défense si vous n’êtes pas ancré à l’Otan ». 

Gérald Olivier, éditorialiste à Atlantico est encore plus direct : « La politique étrangère d’Emmanuel Macron me semble intrinsèquement liée à sa politique intérieure. S’il réussit à mettre en place ses réformes (…) il gagnera 1 certain crédit qui pourra mettre en place cette Europe plus forte dont on parle. S’il n’y parvient pas, ça s’arrêtera très vite ».

Gérald Olivier, édirorialiste à Atlantico : « La politique étrangère d’Emmanuel Macron me semble intrinsèquement liée à sa politique intérieure ».
00:16

De son côté l’Allemagne est en campagne électorale car il y a des élections le 24 septembre : « S’il y a une chose qui risque de faire perdre les élections à Angela Merkel, c’est de dire que le contribuable allemand devra payer pour les dettes des autres européens, y compris les Français. Ça c’est vraiment la ligne rouge » ajoute Barbara Kunz.

Comme un jeu de dominos, la politique de  l’un pèse sur l’avenir de l’autre. 

Dans la même thématique

Brussels Special European Council – Emmanuel Macron Press Conference
3min

Politique

Élections européennes : avant son discours de la Sorbonne, l’Élysée se défend de toute entrée en campagne d’Emmanuel Macron

Ce jeudi 25 avril, le président de la République prononcera un discours sur l’Europe à la Sorbonne, sept ans après une première prise de parole. Une façon de relancer la liste de Valérie Hayer, qui décroche dans les sondages ? L’Élysée dément, affirmant que ce discours n’aura « rien à voir avec un meeting politique ».

Le

Présidence Macron : Quelles relations entre la France et l’Allemagne ?
8min

Politique

IA, simplification des formulaires, France Services : Gabriel Attal annonce sa feuille de route pour « débureaucratiser » les démarches administratives

En déplacement à Sceaux ce mardi dans une maison France Services, quelques minutes seulement après avoir présidé le 8e comité interministériel de la Transformation publique, le Premier ministre a annoncé le déploiement massif de l’intelligence artificielle dans les services publics, ainsi que la simplification des démarches. Objectif ? Que « l’Etat soit à la hauteur des attentes des Français ».

Le

Brussels Special European Council – Renew Europe
10min

Politique

Européennes 2024 : avec son discours de la Sorbonne 2, Emmanuel Macron « entre en campagne », à la rescousse de la liste Hayer

Emmanuel Macron tient jeudi à la Sorbonne un discours sur l’Europe. Si c’est le chef de l’Etat qui s’exprime officiellement pour « donner une vision », il s’agit aussi de pousser son camp, alors que la liste de la majorité patine dans les sondages. Mais il n’y a « pas un chevalier blanc qui va porter la campagne. Ce n’est pas Valérie Hayer toute seule et ce ne sera même pas Emmanuel Macron tout seul », prévient la porte-parole de la liste, Nathalie Loiseau, qui défend l’idée d’« un collectif ».

Le

Jordan Bardella visite Poste-Frontiere de Menton
5min

Politique

Elections européennes : la tentation des seniors pour le vote RN, symbole de « l’épanouissement du processus de normalisation » du parti, selon Pascal Perrineau

Alors que la liste menée par Jordan Bardella (31.5%) devance de plus de 14 points la liste Renaissance, menée par Valérie Hayer (17%), selon le dernier sondage IFOP-Fiducial pour LCI, le Figaro et Sud-Radio, le parti de Marine Le Pen, mise désormais sur l’électorat âgé, traditionnellement très mobilisé pour les élections intermédiaires. Désormais deuxième force politique chez les plus de 65 ans (le RN conquiert 24% de cet électorat, 7 points de moins que Renaissance), la stratégie semble porter ses fruits. Décryptage avec le politologue Pascal Perrineau, professeur émérite à Sciences Po Paris et récent auteur de l’ouvrage Le Goût de la politique : Un observateur passionné de la Ve République, aux éditions Odile Jacob.

Le