Ce jeudi 25 avril, le président de la République prononcera un discours sur l’Europe à la Sorbonne, sept ans après une première prise de parole. Une façon de relancer la liste de Valérie Hayer, qui décroche dans les sondages ? L’Élysée dément, affirmant que ce discours n’aura « rien à voir avec un meeting politique ».
Présidence Macron : Quelles relations entre la France et l’Allemagne ?
Par Public Sénat
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Le lendemain de sa victoire à l’élection présidentielle, les proches d’Emmanuel Macron ont annoncé qu’il réservera sa première visite à l’étranger à l’Allemagne. Un signe fort en direction de Berlin, alors que la chancelière allemande Angela Merkel a été une des premières à féliciter dimanche soir le nouveau président élu. Emmannuel Macron qui s’est toujours présenté dans sa campagne comme le candidat proeuropéen, a mardi 9 mai pour la journée de l’Europe, posté une vidéo sur Twitter dédiée à « l’Europe en marche » qu’il présente comme « forte » et « conquérante ». Pour cela, il devra d’abord convaincre les Allemands.
Pour Barbara Kunz, chercheuse à l’IFRI (Instituts français des relations internationales), qui estime que, vu de Berlin il y a « une crise de confiance » entre l’Allemagne et la France : « L’Allemagne souhaite un partenaire français fort pour travailler pour l’Europe et [la] renforcer mais pour ce faire, elle a besoin de faire confiance à Paris, pour que Paris fasse des réformes pour renforcer la position française ». Selon la chercheuse, Berlin a été déçue sur ce point par rapport à la politique de François Hollande : « On attend à Berlin une France forte pour avoir un partenaire de nouveau, pour ne pas être seule (…) dans ce leadership européen (…) parfois difficile à assumer pour les Allemands ».
Le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire auprès des Nations Unies, rebondit en donnant sa définition de ce que devait être une France forte aux côtés de l’Allemagne, à savoir une France ayant une dynamique dans son économie ainsi que dans sa défense européenne : « Le choix d’Emmanuel Macron qui est de rester dans l’Otan pour être plus européen, est un choix parfaitement lucide (…) Vous ne convaincrez jamais les Européens d’investir dans la défense si vous n’êtes pas ancré à l’Otan ».
Gérald Olivier, éditorialiste à Atlantico est encore plus direct : « La politique étrangère d’Emmanuel Macron me semble intrinsèquement liée à sa politique intérieure. S’il réussit à mettre en place ses réformes (…) il gagnera 1 certain crédit qui pourra mettre en place cette Europe plus forte dont on parle. S’il n’y parvient pas, ça s’arrêtera très vite ».
De son côté l’Allemagne est en campagne électorale car il y a des élections le 24 septembre : « S’il y a une chose qui risque de faire perdre les élections à Angela Merkel, c’est de dire que le contribuable allemand devra payer pour les dettes des autres européens, y compris les Français. Ça c’est vraiment la ligne rouge » ajoute Barbara Kunz.
Comme un jeu de dominos, la politique de l’un pèse sur l’avenir de l’autre.