Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse sera la candidate investie par LR
Fin du suspense ce samedi 4 décembre. Valérie Pécresse a remporté le second tour du congrès LR (61%) face à Éric Ciotti (39,05%). La présidente de la région Île-de-France sera la candidate désignée par le parti pour l’élection présidentielle.

Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse sera la candidate investie par LR

Fin du suspense ce samedi 4 décembre. Valérie Pécresse a remporté le second tour du congrès LR (61%) face à Éric Ciotti (39,05%). La présidente de la région Île-de-France sera la candidate désignée par le parti pour l’élection présidentielle.
Romain David

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Ce sera donc une candidate. Valérie Pécresse a décroché samedi l’investiture des Républicains pour 2022, avec 61% des suffrages, contre 39,05% pour son rival Éric Ciotti, selon les résultats communiqués par Christian Jacob, le président du parti, peu après 14 heures. Elle devient du même coup la première femme à représenter la droite républicaine à l’élection présidentielle. 

« Je vais tout donner, ma force, mon énergie, pour faire triompher nos convictions », a déclaré Valérie Pécresse après l’annonce des résultats, lors d’une prise de parole aux cotés de ses ex-concurrents, depuis le siège de LR. « La droite républicaine est de retour ! », a-t-elle lâché sous les applaudissements des militants massés aux côtés des journalistes dans la grande salle des conférences de presse du parti. « Ensemble, nous allons sauver les services publics en grande souffrance, ensemble nous allons défendre la justice sociale, recoudre les fractures de la société françaises, nous allons remettre la France au premier rang des nations et refonder l’Europe », a-t-elle encore promis.

« Remettre de l’ordre dans le pays »

Bien qu’elle soit arrivée deuxième au premier tour, avec seulement 665 voix de moins qu’Éric Ciotti, la victoire de Valérie Pécresse n’est guère une surprise, au regard du soutien que lui ont apporté les trois candidats défaits - Michel Barnier, Xavier Bertrand et Philippe Juvin -, dans les minutes qui ont suivi la proclamation des résultats jeudi. Plusieurs ténors du parti leur ont d’ailleurs embrayé le pas au fil de la journée : parmi eux le président du Sénat, Gérard Larcher, ou encore Damien Abad, le chef de file des députés LR.

La victoire de Valérie Pécresse consacre aussi un retour réussi au sein d’une famille politique qu’elle avait quittée après l'échec des élections européennes en 2019. Présentée comme la plus libérale des cinq postulants à cette primaire interne, la présidente de la région Île-de-France a toutefois formulé une série de propositions très marquées à droite, notamment sur l’immigration (instauration de quotas annuels), la justice (territorialisation des peines), la sécurité (le recours au drone et l’armement des polices municipales) et les services publics (suppression de 200.000 postes de fonctionnaires). Le mantra de sa campagne – « remettre de l’ordre dans le pays » -, couplé certainement à sa capacité à élargir le rassemblement à droite jusqu’à la famille centriste, a fait mouche auprès des militants.

Quel avenir pour Éric Ciotti ?

Les 39,05 % enregistrés par Éric Ciotti confirment néanmoins le poids important d’une ligne dure au sein du parti, cinq ans après la débâcle de François Fillon à la présidentielle. Les positions identitaires du candidat, partisan, par exemple, d’un droit du sang en lieu et place du droit du sol, ont provoqué quelques tensions durant la campagne. La plus marquante : le départ fin novembre du président de la région PACA Renaud Muselier, expliquant « ne plus se retrouver » dans son parti. Éric Ciotti n’a jamais caché une proximité d’idées avec Éric Zemmour, sur l’immigration notamment. Jeudi, le polémiste et désormais candidat déclaré à la présidentiel avait d’ailleurs salué dans un tweet le score d’Éric Ciotti au premier tour.

Rassemblement oblige : se pose désormais la question de la manière dont Éric Ciotti, ainsi que ses principaux soutiens, seront intégrés au sein de la future équipe de campagne de Valérie Pécresse. « Valérie a désormais l’immense responsabilité d’amener notre famille vers la victoire, je veux la féliciter avec amitié et affection », a salué le Niçois à l’annonce des résultats. « Je veux que nous conduisions ensemble ce grand combat, que nous conduisions ensemble cette campagne avec les amis qui nous entourent », a-t-il ajouté.

Ce second tour met fin à des mois de suspense et marque la dernière étape d’un calendrier de sélection jugé très tardif à droite. Le feuilleton du mode de désignation du candidat a occupé LR tout au long de l’été jusqu’à la rentrée, compliqué par le refus de Xavier Bertrand, alors favori des sondages nationaux, de se soumettre à une primaire ouverte. Le 25 septembre, les militants ont finalement tranché en optant pour un vote interne, ouvert aux seuls adhérents du parti. Un « rassemblement présidentiel », initialement prévu autour de Valérie Pécresse le samedi 11 décembre, porte de Versailles à Paris, a déjà été annulé face à la cinquième vague de covid-19. Il pourrait se tenir de manière dématérialisée, a indiqué Christian Jacob.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Présidentielle 2022 : Valérie Pécresse sera la candidate investie par LR
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le