Présidentielle : Arnaud Montebourg jette l’éponge

Présidentielle : Arnaud Montebourg jette l’éponge

L’ancien ministre de l’Economie annonce le retrait de sa candidature à la présidentielle, quatre mois après s’être lancé. Dans un paysage où la gauche croule sous les candidats, le défenseur du « Made in France » n’a pas réussi à percer. Il ne se rallie à aucun autre candidat.
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Sa candidature n’aura pas pris. Arnaud Montebourg annonce dans une vidéo son retrait de la course pour la présidentielle. C’était une question de jour. Lundi, un proche du candidat confiait à publicsenat.fr que l’ancien ministre de l’Economie allait tourner une vidéo et s’exprimer dans la journée. Son entourage a finalement démenti. « On reste maître de notre agenda », disait l’équipe du candidat. Il fallait juste attendre un peu. C’est maintenant bel et bien une réalité. Arnaud Montebourg jette l’éponge.

« Je crois inutile et désespérant d’ajouter du désordre et de la confusion à un trop grand nombre de candidatures »

« Je n’ai pas réussi à unir dans un programme commun ma candidature avec d’autres candidatures », constate Arnaud Montebourg, qui « en homme libre », a « pris la décision de (se) retirer de la course présidentielle ». « Je crois inutile et désespérant d’ajouter du désordre et de la confusion à un trop grand nombre de candidatures », affirme-t-il dans cette vidéo tournée à Bibracte, à la limite de la Saône-et-Loire et de la Nièvre, sa terre natale.

Montebourg ne soutient « aucun candidat » car les « perspectives tracées pour le pays ne sont pas partagées ».

Arnaud Montebourg a décidé de « ne soutenir aucun candidat », car les « perspectives » qu’il a voulu « tracer pour le pays ne sont pas partagées ». L’ex-candidat évoque « le soutien économique et social placé au premier plan », « la hausse des salaires », « la politique du made in France XXL », « la sortie du pétrole en s’appuyant sur le nucléaire pour faire face à la crise énergétique », « le rétablissement d’une part raisonnable de souveraineté nationale face aux intrusions de l’Union européenne », la laïcité ou encore « le retour à la terre pour aider les Français à quitter les métropoles ».

On évoquait un rapprochement avec Christiane Taubira, qui était à la tête de son comité de soutien pour la primaire PS en 2011. D’autres soulignaient les points de rapprochement, sur le fond, avec Fabien Roussel, le candidat communiste, qui semble avoir la cote chez une part des soutiens d’Arnaud Montebourg. Finalement, le désormais ex-candidat ne se rallie à aucune écurie.

Arnaud Montebourg n’a pas réussi à transformer l’essai

En décembre, le chantre du « made in France » avait déjà préparé le terrain en esquissant la possibilité d’un retrait. Il était alors prêt à « offrir sa candidature à un projet commun et à un candidat commun ». Tentative d’union qui, on le sait, a fait pschitt. Sa mise en scène, où on le voit appeler les autres candidats en toute « amitié », n’y a rien fait.

Celui qui avait déjà par deux fois été candidat à la primaire socialiste, en 2011 et 2017, s’était cette fois lancé en dehors du parti à la rose, il y a quatre mois, à Clamecy, dans la Nièvre. Mais Arnaud Montebourg n’a pas réussi à transformer l’essai, alors que ses soutiens espéraient le voir « réconcilier classes populaires et classes moyennes ». Autrement dit, parler à cet électorat qui s’est détourné de la gauche en général et du PS en particulier.

Faibles sondages

Au milieu d’une offre politique pléthorique à gauche, les sondages n’ont pas décollé comme espéré. Cet ancien animateur de l’aile gauche du Parti socialiste, au sein du courant du NPS, était aujourd’hui crédité de 1 % des intentions de vote. Des tensions internes, lors de ses propos polémiques sur le blocage des transferts d’argent en direction du Maghreb, et plus concrètement la difficulté à obtenir les 500 signatures de maires, ont compliqué un peu plus encore les choses, déjà mal engagées.

Son retrait de la course aura au moins, pour la gauche, le mérite de clarifier – un peu – un paysage où les candidats se bousculent. Mais après la déclaration de Christiane Taubira, les électeurs ont toujours l’embarras du choix à gauche. Surtout l’embarras, au regard de la division.

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