L'ancien allié de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle en 2017 Nicolas Dupont-Aignan a appelé lundi à l'organisation en 2021 d'une "grande primaire" dans le camp de la droite conservatrice, souverainiste et de l'extrême droite pour la présidentielle de 2022.
"Je lance aujourd'hui un appel à toutes les personnalités politiques de l'opposition républicaine et patriote pour organiser en 2021 une grande primaire pour la France", a déclaré le président de Debout la France lors de ses vœux à la presse.
L'ancien allié de Marine Le Pen invite à cette primaire la présidente du Rassemblement national, les partisans d’une sortie de la France de l'Union européenne Florian Philippot et François Asselineau, et les Républicains qui "ne rejoindront jamais Emmanuel Macron", tels que les députés LR Julien Aubert et Guillaume Larrivé et le patron du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau.
Eric Zemmour le 16 mars 2019 à Paris
AFP/Archives
Il y convie aussi des personnalités de la société civile comme le polémiste Éric Zemmour, proche de l'ancienne députée FN (devenu RN) Marion Maréchal, le général Pierre de Villiers, ancien chef d’état-major, et la journaliste Natacha Polony.
"Refuser une telle démarche reviendrait à diviser les républicains et les patriotes. (...) Faisons bloc pour gagner contre Emmanuel Macron", a insisté M. Dupont-Aignan, qui avait réuni 4,7% des voix au premier tour en 2017 avant de se rallier à Mme Le Pen, vantant une primaire "pour garantir l'union dès le premier tour et éviter la dispersion des voix".
"Personne ne pourra gagner seul", a martelé le député de l'Essonne, pour qui "la seule répétition du duel de 2017" entre Mme Le Pen et M. Macron "ne ferait que favoriser la réélection d'Emmanuel Macron".
L'initiative de M. Dupont-Aignan a été saluée par Florian Philippot, président de Les Patriotes. "Je soutiens cette initiative intéressante pour permettre un vrai changement face à Macron ! Elle serait l'occasion par ailleurs d'un vrai débat utile entre souverainistes. La France a besoin de rassemblement", a-t-il écrit sur Twitter.
Opposé d'habitude au principe d'une primaire, M. Dupont-Aignan a expliqué avoir "changé d'avis" après avoir constaté en 2017 "que les premiers tours n'existaient plus". "Il faut s'appuyer sur le peuple et la primaire permet de s’appuyer sur le peuple".
Debout la France, qui prévoyait d'annoncer cette primaire en avril, a anticipé son lancement pour ne "pas laisser s'installer un kidnapping de la présidentielle", a fait valoir l'ancien candidat aux présidentielles de 2012 et 2017.
La présidente du parti d'extrême droite le Rassemblement national (RN) annonce sa candidature pour la présidentielle de 2022, lors de ses voeux à la presse, le 16 janvier 2020 à Nanterre
AFP
Marine Le Pen a confirmé jeudi sa candidature pour 2022, qui doit encore être validée par le congrès de son parti l'an prochain.
M. Dupont-Aignan n'a pas souhaité "entrer dans un dialogue polémique avec Marine Le Pen ou (entamer) la confiance mutuelle qui peut exister" entre eux, mais prévenu qu'il ne voulait pas non plus "de précipitation".
"Pas de réflexe pavlovien +je suis candidat, je suis candidat+. Prenons le temps d'ouvrir les esprits, de confronter les idées", "il faut ouvrir les fenêtres sinon ça va sentir le renfermé", a-t-il dit.
Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.
Alors que se tiendra demain le vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale, la poursuite de la procédure législative semble incertaine. L’option du dernier mot, que le gouvernement pourrait choisir d’accorder aux députés, ne fait pas l’unanimité au sein des constitutionnalistes.
Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.
Lundi matin, le Sénat a adopté la mission « Immigration, asile et intégration » du projet de loi de finances pour 2026, avec des crédits en hausse de 80 millions par rapport à l’année dernière pour atteindre 2,16 milliards d’euros. Une enveloppe destinée à mettre en œuvre l’application du Pacte Asile et immigration, et le doublement de la capacité des centres de rétention administrative (CRA) à 3 000 places en 2029. La gauche a dénoncé le manque de moyens pour l’intégration.