Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.
Présidentielle : les militants LR décideront entre une primaire semi-ouverte ou un vote réservé aux seuls adhérents
Par Public Sénat
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Bill Murray a-t-il sa carte au LR ? L’acteur du célèbre film Un jour sans fin se retrouverait bien dans la vie du parti de droite, qui ressemble à un éternel recommencement ces derniers mois. Les responsables de la formation dirigée par Christian Jacob se sont réunis de nouveau, ce mardi matin, pour parler de la primaire. Au menu de ce Conseil stratégique, la question soumise aux membres encartés du parti, en vue du congrès dématérialisé du 25 septembre.
Le principe de deux options, qui seront soumises au vote des militants, a été arrêté à grands traits : soit opter pour un mode de départage ouvert aux électeurs de la droite et du centre, qu’on pourrait appeler primaire semi-ouverte. Les LR ne devraient cependant pas utiliser le terme primaire, « mais c’est l’esprit », explique à publicsenat.fr un responsable du parti. Soit les militants devront désigner eux-mêmes le candidat, lors d’un nouveau congrès, en fin d’année.
« C’est aux adhérents que je dois ma légitimité. C’est pour cette raison que je ne souhaite pas que ce débat leur soit confisqué. Le 25 septembre prochain, les adhérents des Républicains seront donc réunis en Congrès dématérialisé. A cette occasion, ils seront appelés à choisir l’une des deux méthodes de désignation proposées », a affirmé sur Twitter Christian Jacob.
Toilettage des statuts
Mais attention, il faut encore attendre le 22 septembre et un bureau politique, seul organe officiel interne habilité à valider définitivement la décision, pour connaître les questions exactes. Il devra aussi arrêter les noms des partis amis – comme Libres ! de Valérie Pécresse – qui pourraient participer au vote, dans le cas d’une désignation réservée aux militants. Mais l’idée du choix entre ceux deux options devrait être conservée.
Les statuts du parti prévoient une primaire ouverte. Il faudra donc les changer, a minima prévoir un toilettage, le vote ne devant plus se faire physiquement, mais en ligne. Il est trop tard pour organiser des primaires physiques, par ailleurs plus chères et plus lourdes à mettre en place. Le vote des militants, lors du congrès du 25, vaudra approbation du changement de statuts.
« Entre Valérie et moi, c’est La Réunion ! » lance Xavier Bertrand
Le parti a aussi commandé une grande enquête d’opinion, censée aider à désigner le ou la candidate. Pour rappel, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Éric Ciotti, Philippe Juvin et Denis Payre se sont déclaré candidats à la primaire. Xavier Bertrand refuse depuis le début d’y participer. Cela n’empêche pas le président des Hauts de France de s’afficher aux côtés des candidats, comme la semaine dernière lors d’un dîner à la rentrée des députés LR, ou encore hier, assis quasi à côté de Valérie Pécresse, pour une conférence de presse de l’association Régions de France. « Entre Valérie et moi, c’est La Réunion ! » a lancé, sourire en coin, Xavier Bertrand. Il parlait d’Huguette Bello, présidente de la région de l’île de La Réunion.
Pour la vraie union, il faudra attendre fin décembre ou début janvier. Valérie Pécresse comme Xavier Bertrand assurent qu’à la fin, il n’en restera qu’un ou une. Mais c’est l’ironie de cette histoire : les militants, et sûrement les sympathisants, vont désigner un candidat via une primaire semi-ouverte. Candidat(e) qui se mettra ensuite d’accord, autour d’une table, avec Xavier Bertrand. Au risque de donner à la primaire des aires de « demi-finale », craint une responsable du parti…