Primaire écologiste : David Cormand « ne dira pas » pour qui il va voter au second tour

Primaire écologiste : David Cormand « ne dira pas » pour qui il va voter au second tour

Invité ce lundi de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, l’ancien secrétaire national d’Europe Ecologie les Verts refuse de trancher entre les deux finalistes de la primaire écolo, Yannick Jadot et Sandrine Rousseau. Il appelle également à l’unité, alors qu’une faible marge sépare les deux candidats arrivés en tête du scrutin.
Romain David

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Ces dernières années, l’exercice de la primaire chez les écologistes nous a habitué aux retournements de situation. Le cru 2021 n’a pas échappé à la règle. Dimanche soir, le favori Yannick Jadot (27,70 %) est arrivé en tête du premier tour, mais avec seulement 3.000 voix d’avance sur l’économiste Sandrine Rousseau (25,14 %), qui a fait campagne sur une vision plus radicale de l’écologie, souhaitant notamment remettre le féminisme au cœur des débats. Invité à s’exprimer lundi, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat, quant au candidat qui emportait sa préférence, David Cormand, l’ex-secrétaire national d’Europe Ecologie les Verts, n’a pas voulu trancher. « Je ne dirai pas pour qui je vais voter au second tour. Cette primaire a largement dépassé les adhérents, nous ne sommes pas dans un congrès. Ce second tour appartient à celles et ceux qui ont rejoint cette dynamique. C’est à eux de choisir la meilleure personne, je n’ai pas envie d’interférer », a expliqué l’eurodéputé, soutien d’Éric Piolle au premier tour.

« Mon candidat a été éliminé, je ne vais pas donner de leçons sur ce qu’il faut faire au deuxième tour », ajoute David Cormand, alors que le maire de Grenoble, que beaucoup voyaient se qualifier au second tour, finit sur la quatrième marche du podium avec 22,29 % des suffrages. « L’échec est relatif, ça se joue à 3.000 voix sur 106.000 votants. C’est un échec, mais ça n’est pas une fessée. Ça s’est joué à la capacité à mobiliser les gens », veut toutefois nuancer notre invité.

« L’écologie politique, depuis toujours, est fondamentalement radicale »

Avec les 22,32 % de Delphine Batho, arrivée troisième (Jean-Marc Governatori, le cinquième candidat de cette primaire termine avec 2,35 % des suffrages), la famille écolo apparaît écartelée entre deux pôles ce lundi matin, d’un côté celui d’une écologie de gouvernement, incarnée par Yannick Jadot et Éric Piolle, et de l’autre une écologie plus offensive qui n’a pas hésité à agiter des thèmes de campagne qui peuvent agir comme repoussoirs sur les électeurs, comme celui de la décroissance. « Il serait injuste de dire que Sandrine Rousseau, entre les candidats, serait la seule à pouvoir porter l’écoféminisme, de même de dire que Yannick Jadot serait le seul à pouvoir porter une écologie de l’accession au pouvoir. Ce serait les caricaturer l’un et l’autre », s’agace David Cormand.

« L’écologie politique, depuis toujours, est fondamentalement radicale », martèle l’eurodéputé. « Quand on est écologiste, on s’attaque aux racines de ce qui pose problème dans notre système de développement. […] Fondamentalement, c’est porteur d’une radicalité, y compris sur les droits humains », souligne David Cormand.

Mais l’élu fait surtout valoir le rassemblement qui devra prévaloir à l’issue du second tour, prévu du 25 au 28 septembre. Pour lui, les différents courants qui se sont affrontés lors de cette primaire ne sont pas incompatibles, au contraire. « Ce n’est pas une question de ligne, c’est une question de centres d’intérêt prioritaires. Les gens qui sont écoféministes ne sont pas que écoféministes. Ceux qui portent la décroissance ne se moquent pas des droits humains, etc. Tout cela se complète », assure David Cormand.

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